Abidjan et Bamako ont trouvé un terrain d'entente. Un accord a été conclu jeudi 22 décembre entre les deux parties pour la libération des 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier à Bamako. Un accord politique a donc finalement été trouvé entre le Mali et la Côte d'Ivoire pour mettre un terme à ce conflit hautement inflammable qui traînait depuis des mois, mais on en ignore toujours les termes.
Les 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier à Bamako étaient accusés par les autorités maliennes de transition d'être des " mercenaires " venus déstabiliser le pays. Et ce, alors que la Côte d'Ivoire et les Nations unies ont toujours assuré qu'ils étaient venus dans le cadre de la Minusma, la mission onusienne dans le pays, tout en reconnaissant des dysfonctionnements administratifs.
Le Mali, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, parle désormais d'un " incident malheureux ", et non plus d'une tentative de déstabilisation : c'est une première. La Côte d'Ivoire estime que le conflit est " en voie de résolution ". C'est ce qu'a déclaré le ministre ivoirien de la Défense, Ibrahima Téné Ouattara en sortant du palais présidentiel malien de Koulouba. La libération des 46 soldats ivoiriens, toujours détenus à Bamako, semble donc acquise. Même si un diplomate international échaudé par les rebondissements des cinq derniers mois tempère : " Tant qu'ils ne sont pas dehors, on peut s'attendre à tout ".
Aller " rapidement vers un dénouement heureux "
La présidence malienne promet pourtant, dans un communiqué publié jeudi soir, " d'aller rapidement vers un dénouement heureux ", " dans le respect des procédures judiciaires en cours ". Les soldats ivoiriens n'échapperont donc pas à un procès pour " atteinte à la sûreté de l'État ". Seront-ils condamnés à une peine déjà couverte par leur période de détention ? Vers une peine plus lourde assortie d'une grâce présidentielle ? Y aura-t-il un non-lieu ? Les possibilités sont multiples, mais Abidjan semble, en tout cas, avoir obtenu des garanties politiques sur l'issue de cette procédure judiciaire.
Les Ivoiriens ont-ils dû consentir à des contreparties ? Bamako exigeait l'extradition de personnalités politiques maliennes séjournant en Côte d'Ivoire. Une fin de non-recevoir y avait toujours été opposée. Bamako voulait aussi le soutien du président ivoirien Alassane Ouattara auprès de la Cédéao pour des facilités de refinancement.
Abidjan s'y était déjà déclarée favorable, mais après la libération de ses soldats. Sur cette question des éventuelles contreparties, rien n'a filtré à ce jour. Un autre élément a pu peser : la menace de sanctions contre le Mali brandie il y a trois semaines par la Cédéao si l'affaire n'était pas réglée d'ici la fin du mois.
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