À Madagascar, le recensement des électeurs en vue de la refonte totale de la liste électorale est prolongé d'un mois. C'est ce qu'indique la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dans un communiqué. Alors que cette opération devait se terminer à la fin de ce mois de décembre, celle-ci va se poursuivre jusqu'au 31 janvier. Une demande de la Céni au gouvernement alors que cette dernière n'a recensé qu'un peu plus de 7 millions d'électeurs sur les 13,5 millions qu'elle s'est fixée.
À Manjakamiadana, dans la haute ville, 30% des habitants en âge de voter ne sont pas encore inscrits. Dieudonné Rakotonoelimanana est le vice-président du Fokontany, le bureau administratif de quartier. " Cette prolongation du recensement des électeurs, on en a vraiment besoin dans notre quartier parce qu'il y a des gens qui viennent juste d'obtenir leur carte d'identité. D'autres sont partis travailler dans les régions et reviennent pendant la période des fêtes et c'est l'occasion de les enregistrer sur la liste ", dit-il.
Dans son communiqué, la Céni appelle " tous les Malgaches à ouvrir leur porte aux agents recenseurs ", des agents pas toujours bien accueillis. " Il y a des habitants qui ne veulent pas s'inscrire parce qu'ils n'ont pas confiance. Ils nous disent qu'il y a des problèmes avec le logiciel de la Céni. Ils dénigrent l'opération de recensement. Ils disent : 'c'est une perte de temps. C'est couru d'avance.' Le problème, c'est que cette opération a été politisée ", raconte Mosa Etienne, chef adjoint du quartier de Lalamby.
Manque de moyens humains
Certains habitants se retrouvent confrontés au manque de moyens humains déployés, comme Alain, gardien, qui travaille de 6 heures du matin à 17 h 30. " Les agents recenseurs qui font du porte-à-porte viennent pendant les jours ouvrables à des heures où on n'est pas à la maison et le bureau du quartier est fermé le week-end. Si ça continue comme ça, je ne pourrai pas du tout m'inscrire ", dit-il.
Les activités de recensement souffrent aussi d'une communication insuffisante. La Céni en appelle aux responsables politiques et à la société civile pour encourager les citoyens à s'inscrire.
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