Burkina Faso: La coordonnatrice de l'ONU expulsée

Dans un communiqué publié le 23 décembre, les autorités burkinabè ont demandé à la coordonnatrice de l'Organisation des Nations unies (ONU), Barbara Manzi, de quitter le pays dans les plus brefs délais.

" Mme Barbara Manzi, coordinatrice résidente du système des Nations unies, est déclarée persona non grata sur le territoire du Burkina Faso ", précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Selon une source diplomatique, l'expulsion de Barbara Manzi est justifiée par le fait qu'elle aurait récemment " demandé et obtenu le retrait du personnel non essentiel du système des Nations unies du Burkina ".

Une autre source diplomatique a indiqué qu'une " longue liste de récriminations a conduit la diplomatie burkinabè à prendre ses responsabilités ". Il est aussi reproché à Barbara Manzi une " tentative d'influence négative et de s'immiscer dans les affaires politiques du Burkina ".

Le ministère des Affaires étrangères indiqueque " Barbara Manzi prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois ". Elle aurait " décidé unilatéralement l'évacuation des familles de diplomates à Ouagadougou " à cause du contexte sécuritaire qu'elle jugeait " préoccupant ". Or, " aucun indicateur ne montre que Ouagadougou est invivable ", poursuit le communiqué signé par la ministreOlivia Rouamba. " C'est jeter le discrédit, ternir l'image du pays et décourager les potentiels investisseurs. C'est inconcevable et nous devons prendre nos responsabilités ", a affirmé la ministre des Affaires étrangères.

Toutefois, elle a souhaité faire la différence entre " la personne de Mme Manzi et l'ONU ", avec laquelle le Burkina " garde toujours une très bonne coopération. "

Barbara Manzi occupait le poste depuis août 2021. Elle avait présenté ses lettres de créances à l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré, renversé en janvier 2022 par un pustch militaire. Le Burkina Faso est dirigé depuis fin septembre par le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d'un coup d'État militaire.

Son Premier ministre, Apollinaire Kyélem de Tembela, avait souhaité mi-novembre " diversifier les relations de partenariat jusqu'à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso ". La question d'un éventuel rapprochement avec la Russie se pose notamment depuis le coup d'État. Le Premier ministre avait également affirmé que " certains partenaires " n'avaient " pas toujours été loyaux ", sans citer de pays.

En juillet, le Mali, pays voisin du Burkina, également pris dans une grave crise sécuritaire, avait expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la Mission des Nations unies au Mali, pour avoir publié, selon la junte au pouvoir, des " informations inacceptables " au lendemain de l'arrestation de quarante-neuf soldats ivoiriens à Bamako.

L'expulsion de la coordonnatrice de l'ONU, Barbara Manzi, intervient quelques jours après celle de deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè. Ils étaient soupçonnés par les autorités locales d'être des espions.

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