En Libye, Khalifa Haftar laisse une chance à la paix. L'homme fort de l'est du pays s'est exprimé à l'occasion du 72e anniversaire de l'indépendance du pays. Depuis Benghazi, il a annoncé " une dernière chance " de tracer une voie politique et convoquer des élections. Des propos qui laissent un peu de répit pour la négociation.
Khalifa Haftar a choisi de faire une déclaration d'apaisement alors que, depuis quelque temps, des sources libyennes rapportaient que le maréchal était prêt à proclamer ce samedi 24 décembre l'état d'urgence et l'autonomie des régions de la Cyrénaïque et du Fezzan.
Khalifa Haftar, qui avait déjà lancé une offensive contre Tripoli avant d'être repoussé, préfère donc calmer le jeu. Il a indiqué que l'unité de la Libye était " une ligne rouge ". " Nous ne permettrons pas qu'elle soit violée ou compromise. Nous appelons toutes les villes et régions de l'ouest à un dialogue intra-libyen et un rassemblement de tous les acteurs ", a-t-il dit.
Cette déclaration tombe le jour de l'indépendance, mais aussi un an jour pour jour après l'annulation d'un scrutin général très attendu qui devait aider à sortir le pays de l'ornière.
Or aujourd'hui, le contexte est extrêmement préoccupant. Les situations sécuritaire et politique se sont dégradées. Les affrontements entre milices sont de plus en plus fréquents. Le processus politique initié en 2020 à Berlin semble déjà loin. Il n'y a plus de feuille de route. Deux gouvernements parallèles sont installés, accentuant les divisions. Et en plus, les parties au pouvoir campent sur leurs positions.
" C'est une fête de l'indépendance teintée d'amertume ", a indiqué Abdoulaye Bathily. Le représentant de l'ONU a appelé tous les dirigeants à trouver consensus, à travers des élections libres et équitables, en évitant l'escalade. " Le peuple est à bout ", a déclaré l'ancien ministre sénégalais.