Depuis cinq jours, Vox TV, une chaîne privée de télévision basée au Congo-Brazzaville, n'émet plus. Elle a été suspendue par le Conseil supérieur de la liberté de communication qui lui reproche d'avoir repris en boucle les propos d'un opposant très critique du pouvoir.
Le 21 décembre, un des responsables du Conseil supérieur de la liberté de communication a débarqué dans les locaux de Vox TV pour présenter au directeur général de la chaîne, la décision de suspension et a intimé l'ordre d'arrêter les programmes sur le champ.
Il est reproché à Vox TV d'avoir repris en boucle les propos d'un opposant très critique du pouvoir. Celui-ci a présenté deux opposants, qui purgent une peine de 20 ans de prison, des prisonniers politiques, alors que le gouvernement les considère comme des prisonniers de droit commun parce que jugés et condamnés. Des propos de nature à troubler l'ordre public selon l'organisme de régulation.
Depuis lors, Vox TV affiche un écran noir au grand regret de Rosie Pioth, correspondante de presse et membre de l'ONG journalisme et éthique au Congo (JEC).
" Je trouve qu'ils ont agi à la hâte sans respecter la procédure. Je dénonce cette suspension. Je la dénonce parce que, aujourd'hui, elle amène comme un climat de peur, surtout dans les médias locaux. C'est juste triste, c'est une décision politique ", a-t-elle déclaré.
" Un recul de la démocratie "
Journaliste reporter d'images, Deva Worley ne cache pas sa colère : " Pour nous, c'est tout à fait une violation de la liberté de la presse et d'expression. C'est vraiment une indignation, un recul de la démocratie ", a-t-il déploré.
Après la suspension des programmes de Vox TV, son directeur a été entendu par le Conseil supérieur de la liberté de communication. Rien n'a filtré de cet interrogatoire. Selon une source proche du dossier, le Conseil pourrait " revenir sur sa décision ou la durcir " à partir de mardi.