L'exposition s'ouvre sur une vingtaine d'œuvres du maître qui ornent les cimaises de la première salle. Une très belle série d'œuvres hétéroclites empruntées à des collectionneurs, où l'on peut découvrir, entre autres, des hommages que l'artiste a rendu lui-même à de grands maîtres à l'instar de Léonard De Vinci.

C'est sans conteste l'une des plus belles expositions visibles en cette période de fin d'année, un devoir de mémoire entrepris par Amin Bouker, celui de parler de et de faire parler les œuvres du grand Jellal Ben Abdalla (1921 -2017).

Installée, depuis le 9 décembre dernier dans la galerie marsoise TGM Gallery, l'exposition-hommage "Jellal Ben Abdalla-Un siècle et l'éternité" propose d'exceptionnelles œuvres du maître en dialogue avec des œuvres-hommages d'une quarantaine d'artistes de tous bords et de toutes époques. Un beau livre de restitution a été réalisé dans ce contexte, où l'on peut contempler les œuvres du maître et leurs échos à travers les hommages qui lui sont rendus. Constitué de trois principaux volets, ce livre éponyme est le fruit de la collaboration d'Amin Bouker, qui en signe d'ailleurs la préface et la postface, avec Lyès Annabi qui a réalisé tous les textes et Mouna Mestiri qui s'est chargée de la maquette. Le premier volet confronte en vis-à-vis l'œuvre de départ de Jallel Ben Abdalla et l'œuvre d'arrivée de l'artiste invité, le deuxième volet est un texte passerelle qui réunit les deux et le troisième est consacré à la biographie de cet artiste connu pour avoir été extrêmement secret.

L'exposition s'ouvre sur une vingtaine d'œuvres du maître qui ornent les cimaises de la première salle. Une très belle série d'œuvres hétéroclites empruntées à des collectionneurs, où l'on peut découvrir, entre autres, des hommages que l'artiste a rendu lui-même à de grands maîtres à l'instar de Léonard De Vinci.

Dans la même salle on peut tomber sur quelques œuvres-hommages d'artistes contemporains entre autres l'excellente "Hippocampe", une sculpture de Noutayel Belkadhi, fruit de sa rencontre avec l'œuvre "Nature morte aux fruits de mer" réalisée en 2002 par Ben Abdalla et "Aouda" de Majd Zalila qui revient sur l'œuvre éponyme que le maître a signé en 2011.

La deuxième salle de la galerie est consacrée aux différentes lectures et interprétations des artistes invités qui se sont vraisemblablement éclatés dans cet exercice et ont pris beaucoup de plaisir à honorer l'artiste et son œuvre tant elle est foisonnante et riche, car Jallel Ben Abdalla a exploré différentes techniques et autres expressions artistiques : peinture figurative ou abstraite, mosaïque, sculpture, céramique, photographie.

De cimaises en cimaises on fait d'agréables rencontres, entre autres avec l'œuvre d'Omar Beya qui expose ses "Flacons" réalisés avec du fil de fer rouillé posé sur une "madria", une oeuvre explosive tout droit sortie de la miniature "Larmoire aux Flacons" de Ben Abdalla; Othman Taleb et sa lecture en dessin graphite et pastel de couleur de la miniature "3 femmes", Amin Bouker et sa déconstruction de "Les cédrats" (1999), "Big brother", une retentissante lecture en acrylique sur toile faite par Amine Inoubli de l'œuvre "le crabe", Mouna Jemal Siala et sa version pixélisée de "Femmes je vous aime" (2011), La mosaïque de Mhedi Benedetto "Langouste de si Jallel Ben Abdalla", Mohamed Ben Slama qui interprète en huile sur toile un poème "L'Ile" du maître, extrait d'un recueil de poèmes intitulé "L'Ile pure", la "Femme en rouge" d'Ahmed Zelfani, qui dialogue avec "Mandarins", "Le danseur" du grand et unique Hammadi Ben Sâad et bien d'autres belles réalisations qui valent vraiment le détour.

L'hommage rendu à Ben Abdalla a inclus également des œuvres réalisées par des artistes qui nous ont quittés et pas les moindres, nous citons les grands Hatim El Mekki et Aly Bellagha.