En 2023, le Gabon organisera des élections générales : présidentielles, législatives, locales et sénatoriales. Les autorités veulent prévenir les éventuelles violences post-électorales. Le gouvernement a donc ouvert jeudi 22 décembre une réflexion qui a pour but de lancer une campagne sur le thème " Zéro casse en 2023 ". L'opposition émet des réserves face à cette initiative.
" Gouverner, c'est prévoir ", estime Pascal Houangni Ambouroue, ministre de la Communication qui a lancé l'initiative " Zéro casse en 2023 ". D'où cette campagne de sensibilisation que le gouvernement projette de lancer afin de prévenir de possibles violences à l'occasion des élections générales en 2023. Pour éviter de reproduire le scénario de 2016, le pouvoir cible notamment les jeunes. " Ces jeunes qui n'ont pas de travail, qui sont manipulés par des individus qui ont soif de pouvoir... Ces jeunes-là, il faut effectivement les édifier ", affirme le ministre.
Le parti Réagir, membre de l'opposition, a vigoureusement riposté contre ce projet. Etienne Francky Meba Ondo, porte-parole du parti, évoque une " posture hypocrite ". " Nous savons tous que c'est le gouvernement qui est à l'origine des violences en période électorale, justifie-t-il. Parce que ce gouvernement refuse d'accepter le verdict réellement sorti des urnes lors de chaque présidentielle, ce qui inévitablement conduit à des protestations qui conduisent à des violences, à des casses et même à des pertes en vies humaines. "
Le ministre refuse d'entrer dans une polémique. Pour Pascal Houangni Ambouroue, " Réagir est dans son rôle d'opposition au gouvernement. Moi, en tant que Gabonais, ce que je voudrais, c'est de voir une élection apaisée. "
À mesure que le scrutin présidentiel de 2023 s'approche, la peur gagne les Gabonais, les violences post-électorales de 2016 ayant laissé de graves stigmates.