En Tunisie, après le camouflet du premier tour des élections législatives du 17 décembre et qui n'ont finalement attiré que près de 11% d'électeurs, les appels à un retour au dialogue se sont multipliés. L'UGTT, la puissante centrale syndicale, appelle de son côté à l'élaboration d'une feuille de route pour sauver le pays de la crise.
Pour l'UGTT c'est plus que jamais le moment de rappeler sa position et d'exercer un maximum de pression sur le président Kaïs Saïed pour qu'il révise sa politique et qu'il discute avec les partis. La centrale syndicale ne propose pas d'idées nouvelles. Elle réitère son appel à un dialogue inclusif qui conduira à une feuille de route permettant de sortir de l'impasse actuelle. Elle souhaite aussi que l'on repousse à une date ultérieure le second tour des législatifs prévus, en principe, entre fin janvier et début février.
" Nous n'avons pas donné un chèque en blanc à Kaïs Saïed " affirment plusieurs responsables syndicaux convaincus qu'une seule personne ne pourra pas sortir le pays de l'ornière.
Demande de réformes plus consensuelles
L'UGTT a toujours refusé que l'on réforme la loi électorale et la Constitution sans consultation préalable. Elle en veut au président de ne l'avoir pas écoutée, et de n'avoir pas pris en compte les amendements réclamés pour la nouvelle constitution.
Tout cela dans un contexte de tension très forte entre le chef de l'État et la centrale syndicale. Le président de l'UGTT n'a pas été reçu au palais présidentiel depuis plusieurs mois. Maintenant que le projet politique de Kaïs Saïed est fortement affecté par le désaveu électoral, qu'il doit tout faire pour que le second tour ne soit plus bouder par les électeurs comme c'était le cas lors du 1er tour, l'UGTT se saisit de l'occasion : elle hausse le ton pour réclamer des réformes plus consensuelles et plus démocratiques. Cela doit donc obligatoirement passer par un dialogue.