Madagascar: Énergie - Augmentation graduelle des tarifs moyens de l'électricité envisagée

Une option pouvant devenir une obligation. Les tarifs moyens de l'électricité de la Jirama risquent d'être revus à la hausse d'une manière progressive, selon des dispositions de son plan de redressement.

"Les tarifs moyens de l'électricité pourraient augmenter de 15% par an alors que le tarif social pour les ménages vulnérables devrait être maintenu, indique un rapport d'assistance technique du Fonds monétaire international, FMI ". Cela porterait le tarif moyen de 0,15 dollar par kilowattheure à 0,22 dollars par kilowattheure d'ici 2025, révèle le FMI dans son rapport d'assistance technique sur le Programme d'évaluation macroéconomique du climat (CMAP). Le FMI insiste quand même que " par rapport à cette éventualité, que le tarif social sera maintenu pour les ménages vulnérables ".

Dans cette missive, le FMI souligne que " les prix aux abonnés de l'électricité ne correspondent pas aux prix de recouvrement. Le cout moyen de production d'électricité a presque doublé entre 2015 et 2019 sous l'effet de la dépendance croissante à l'égard de l'énergie thermique coûteuse et des inefficacités opérationnelles ", indique le FMI, très au courant de la situation. Or les tarifs sont restés stagnants, ce qui a donné lieu à d'importants transferts de la part du gouvernement pour combler l'écart. Les subventions à coups de milliards d'ariary. Dans l'actuelle loi de finances, la Jirama bénéficie encore de 637 milliards d'ariary de la part de l'État. Contre 500 dans la loi de finances rectificative 2022. Ce qui dépasse les 380 convenus avec le FMI. Le FMI estime aussi que " l'exonération de la TVA sur la consommation des premiers 100 kilowattheures par mois pour tous les consommateurs est également une autre source d'inefficacité des prix ". Le FMI déduit alors " qu'en l'absence d'augmentation des tarifs, la Jirama continuerait d'afficher des pertes et nécessiterait des transferts budgétaires, même en prenant en compte d'importantes améliorations de l'efficacité ".

Le maintien du tarif social pour les ménages vulnérables devrait néanmoins permettre de les épargner des incidences négatives sur la distribution, " d'autant plus que les ménages pauvres ont généralement un accès limité à l'électricité du réseau à Madagascar ", poursuit le FMI. Ces nouvelles tarifications, si elles venaient à être appliquées, constitueraient une bouée financière de sauvetage pour la Jirama. Du moins sur le papier. Car dans la pratique la mauvaise gestion de cette société d'État, comme tant d'autres, a fini par décimer sa trésorerie. Toujours sous tension. Mais le recours à cette majoration peut sanctionner les entreprises industrielles. Certaines, par la mise en œuvre de l'Optima business ont affirmé avoir perdu une partie importante de leur compétitivité. Ces prescriptions du FMI sur les thérapies à faire pour soigner la Jirama, résonnent comme des décharges électriques aux concernés.

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