Environ une soixantaine d'enfants âgés entre cinq et 18 ans, qui présentent des incapacités mentales et physiques, devront peut-être être transférés dans une autre école l'an prochain. The H.E.A.R Institute, qui existe depuis 1996, se retrouve dans une situation très embarrassante et triste en raison d'un détournement de fonds présumé. Après une réunion au ministère de l'Education vendredi, leur futur reste incertain.
"Depuis 2015, un ancien cadre du ministère de l'Éducation est venu endosser le rôle de viceprésident au sein de l'école. Il aurait, depuis cette année-là, commis plusieurs maldonnes et détourné l'argent de l'école vers son compte. Il aurait employé au sein de l'école des membres de sa famille juste pour qu'ils obtiennent de l'argent", dénonce Mariam Sumun, manager de l'école et secrétaire de l'Association des parents des déficients auditifs (APDA).
Elle explique que personne ne pouvait l'empêcher de faire ce qu'il voulait, même pas la présidente, qui est par la suite décédée, en mars 2022. En sus de l'argent que le vice-président aurait détourné, il se serait aussi rendu coupable de mauvaise gestion à plusieurs reprises et c'est l'école qui paie les pots cassés aujourd'hui. Selon notre interlocutrice, il n'aurait pas envoyé les documents nécessaires à la National Social Inclusion Foundation, ce qui fait que depuis 2016, l'école n'a reçu aucun financement du CSR. "De 2016 à 2022, nous recevions uniquement le financement du ministère de l'Éducation. Ce que le vice-président aurait utilisé comme son argent. Il n'a pas payé plusieurs employés et n'a pas investi non plus dans l'infrastructure."
Conséquemment, la Special Educational Needs Authority (SENA) du ministère de l'Education menace aujourd'hui de fermer l'école. "Après la mort de la présidente en juillet, le viceprésident est parti car il n'avait plus d'argent à dilapider. Un nouveau management s'occupe maintenant de l'école. Nous avons pu compter sur la générosité de plusieurs bénévoles pour restaurer l'infrastructure mais les dettes sont toujours là . C'est pour cela que l'école risque d'être fermée", explique Mariam Sumun.
Selon l'avocat pro bono de l'association APDA, Me Coomara Pyaneandee, plus de Rs 1,8 million ont été détournées dans cette école. "Des chèques ont été tirés au nom d'inconnus. On ne connaît même pas la raison pour laquelle ils ont été payés. Après avoir rassemblé toutes les preuves, nous allons confier cette affaire à la police." L'avocat révèle qu'il est certain qu'il y a une stratégie délibérée pour fermer l'école et l'APDA au profit d'une autre ONG. "Quel est l'intérêt de cette autre ONG dans cette affaire ? Probablement l'argent. Elle sera sans doute gérée par les mêmes personnes qui ont déjà détourné des fonds."
Selon nos recoupements, plusieurs plaintes ont déjà été déposées à la police dans le passé par des employés, entre autres, mais l'affaire est restée sans suite. Nous avons aussi tenté de téléphoner à l'ex-vice-président qui est accusé de maldonnes, mais il est resté injoignable.