En Tunisie, la nouvelle loi de finances a été promulguée vendredi dernier et depuis, le mécontentement ne retombe pas. Cette polémique intervient alors que la Tunisie traverse une période de turbulences politiques et économiques intenses.
Publiée vendredi soir, veille de week-end, la loi de finances ne passe pas inaperçue en Tunisie. Avec des impôts en augmentation, elle suscite une levée de boucliers. Avocats, syndicalistes ou encore experts-comptables multiplient les critiques envers ce texte. Ils reprochent à l'exécutif d'étouffer un peu plus le citoyen tunisien par l'impôt.
Certains craignent que la hausse de la taxation n'aggrave l'inflation, d'autant que le texte prévoit aussi la baisse des compensations sur le prix des carburants.
Des aides insuffisantes
Quelques aides pour les familles les plus nécessiteuses ont bien été entérinées, mais elles ne suffisent pourtant pas à éteindre les critiques. D'autant qu'en l'absence de Parlement, c'est à Carthage, siège de la présidence, que les décisions ont été prises. L'exécutif fait, par ailleurs, passer le budget de l'État de 18 à 21 milliards d'euros en un an.
En concentrant tous les pouvoirs, Kaïs Saïed risque désormais de concentrer aussi tous les mécontentements. Plus que jamais, le Président tunisien semble face à l'épreuve de la réalité. Le maître de Carthage est désormais écartelé entre les demandes sociales de son peuple et les injonctions du Fonds Monétaire International (FMI) qui conditionne l'octroi de nouveaux prêts au redressement des comptes publics.