Madagascar: Ils ont fait le buzz...

2022, le classique, 2023, l'improbable

2022, " en année réseaux sociaux ", a été un grand classique en terme de buzz. Ces dix dernières années ont permis d'instaurer un standard du paysage numérique malgache, mais aussi d'imposer ses limites. Il faut admettre que Facebook est devenu une référence à tous les niveaux, une plateforme incontournable dans la vie publique. Entre les " news " à la seconde, ou un accident à 9 h du matin sur la route nationale 1 diffusé trente minutes après...

Et les ambiances de concert, les matchs sportifs, les disputes de voisinage, les ivrognes perdus dans la circulation, des citoyens angéliques en plein " selfie " faisant un don à des sans-abris, etc. Tout cela atteint des dizaines de milliers de malgaches en temps et en heure. Plus de décalage informationnel, le bouvier d'Ambovombe est au courant d'un braquage survenu à Antananarivo au même moment qu'un malgache installé au Chili. À croire que la vitesse de l'information est garante de la vérité.

Quoiqu'énumérer les " buzz " de cette année 2022 risque d'être une tâche laborieuse. Heureusement, il y avait presque de tout. Les meilleurs surtout. Comme les agissements de certaines personnalités politiques aussi funestes que ceux d'une vipère venimeuse. L'insécurité généralisée, avec les meurtres et les vols de zébus, sans oublier les conséquences populistes : la vindicte populaire. Le délestage, véritable gangrène sociale, règle à coup de gesticulations théâtrales, avant tout, mais aussi des solutions dont les impacts sont attendues.

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L'inflation, où une bûche de Noël à 10 000 ariary en 2018, a coûté cette année plus du double. Les internautes de masse sont désemparés, le riz, l'huile, le sucre... À se demander si les responsables connaissent vraiment le sens du mot " patrie ". 2023, année électorale, sur les réseaux sociaux, jusqu'à maintenant, c'est Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina qui tiennent le haut du pavé. Occupation du paysage numérique, nombre de suiveur(se)s, potentiel financier...

Si le premier tente toujours de mettre en avant son image, toujours fringant d'aîné sage et bienveillant envers le bon peuple. Une répétition de sa " com' " avant les échéances électorales de 2018. Suivie de sa défaite au second tour. Le second, avec son statut de chef d'Etat, possède des partisan(e)s prêt(e)s à faire de Facebook une zone de guerre de tranchées politique et communicationnelle. Rien qu'à voir le nombre de " trolls " prêts au quart de tour à dénigrer ses potentiels adversaires.

Tandis que le nombre d'utilisateurs et utilisatrices de tout le pays, des citoyen(e)s en somme, écœuré(e)s par la situation actuelle augmente de manière exponentielle. Il faut s'y préparer, sur les réseaux sociaux, se profile en 2023 une véritable guerre numérique. Salutaire ou non, il suffit d'attendre le prix d'une bûche de Noël en 2024.

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