Madagascar: Andry Rajoelina - Un discours bilan de mandature ce samedi

S.E.M. Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar

Comme à l'accoutumée, le président Andry Rajoelina prononcera un discours à la Nation ce samedi 31 décembre à 19h. Une occasion pour lui de présenter ses vœux du Nouvel An au peuple malagasy. Mais ce sera certainement un discours orienté sur le bilan de sa mandature.

En effet, il s'agit du dernier discours de vœux de l'actuel locataire d'Iavoloha pour son premier quinquennat. Qu'est-ce qui ont été faits et qu'est-ce qui n'ont pas été réalisés parmi ses 13 Velirano ? A un an de la prochaine élection présidentielle, le Chef de l'Etat va certainement tenter de rassurer l'opinion même si selon certains observateurs, le bilan de ce premier mandat est mitigé. C'est surtout dans les domaines du social que le TGV n'a pas pu enclencher la vitesse supérieure. Comme tous les pays du monde, la Grande île subit de plein fouet les conséquences néfastes de la pandémie de la COVID-19 et de la guerre en Ukraine qui ont provoqué une inflation grandissante. En cette période de fêtes de fin d'année, les ménages doivent faire face à une hausse considérable des prix des produits de première nécessité sur le marché. A souligner toutefois les efforts entrepris par le régime qui a négocié avec les opérateurs pétroliers pour maîtriser les prix des carburants.

L'insécurité et le délestage donnent aussi une image négative du régime. Ces deux domaines, qui ont pourtant figuré parmi les promesses électorales du président Andry Rajoelina, n'ont pas été vraiment maîtrisés malgré les efforts entrepris par le gouvernement, notamment par l'instauration de plusieurs centrales hydroélectriques ou centrales solaires au niveau de plusieurs régions et l'installation d'un quatrième groupe à Andekaleka. Les viols et les persécutions des albinos, les vols d'organes et les attaques à main armée ont aussi gagné du terrain malgré la mise en place de nouveaux commissariats, des Bases Opérationnelles Avancées et différentes structures visant à favoriser la présence sur le terrain des éléments des Forces de l'ordre. Il faut toutefois admettre que les attaques des dahalo ont fortement diminué.

%

Positif

En ce qui concerne la lutte contre la corruption, le bilan du régime est plutôt positif. Le pays a obtenu une nette amélioration de la note dans la lutte contre la corruption. L'adoption de la loi relative au recouvrement des avoirs illicites et l'opérationnalisation de l'Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI), ainsi que la mise en place de différents paramètres permettant d'assurer la transparence des concours administratifs ont eu des impacts significatifs. L'éducation et la santé ont également figuré parmi les priorités des priorités du Chef de l'Etat. Madagascar figurait parmi les rares pays qui ont réussi à vaincre la pandémie de la COVID-19. 13 hôpitaux manara penitra et une centaine de centres de santé de base ont été construits à travers le pays en quatre ans, outre la création de l'usine Pharmalagasy.

Le président Andry Rajoelina a aussi instauré le projet soins d'urgence qui consiste à la gratuité des premiers soins au niveau des services de réanimation dans tous les hôpitaux publics. Dans le domaine de l'éducation, un peu moins de 300 établissements manara penitra et un millier de salles de classes ont été construits à travers le pays. Le Ministère de tutelle a aussi distribué plus de 7 millions de Rakibolana. Rien que cette année, 3 000 nouveaux enseignants sortants des CRINFP ont été recrutés.

Grands défis

Mais pour ces quatre premières années de mandat, le régime Rajoelina a surtout prioriser le Velirano relatif à la modernisation du pays. Mis à part les trano mora et les logements sociaux construits au niveau des six provinces, la construction de la RN44 Moramanga - Ambatondrazaka qui sera inaugurée au mois de juin prochain, la RN5A Ambilobe-Vohémar déjà inaugurée et le lancement de la RN13 Ihosy-Fort-Dauphin est à retenir. Parmi les plus grands défis du président Andry Rajoelina figurait aussi la construction de la première autoroute du pays reliant Antananarivo-Toamasina dont le coup d'envoi a déjà été donné. Mais pour le moment, à un an de la fin de son mandat, quelques projets d'envergure tels que le train urbain et le projet téléphérique, le Tanamasoandro et le flyover à Anosizato n'ont pas encore débuté. Sur le plan diplomatique, le régime s'en sort plutôt bien. Le pays entretient de bonnes relations avec les autres pays partenaires et bénéficie de la confiance des bailleurs de fonds. Durant ces quatre années, de nombreux financements ont été débloqués par la Banque mondiale, la FMI, la BAD, l'Union européenne, les États-Unis... Pas plus tard que la semaine dernière, la Banque mondiale a accordé un financement de 250 millions de dollars pour accroître l'accès des ménages à la protection sociale et promouvoir la résilience face aux chocs.

" Sosialim-bahoaka "

Pour cette année 2023, année électorale considérée comme l'année de tous les dangers, le TGV devrait enclencher la vitesse grand V pour rectifier le tir et soigner son image pour pouvoir affronter les urnes paisiblement. Des efforts particuliers sont à fournir par rapport notamment au " sosialim-bahoaka ". Certainement, dans son discours de ce samedi, le président Andry Rajoelina va se projeter vers les perspectives de l'année électorale qui s'annonce... houleuse.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.