Madagascar: Démolition de clôture à Toliara - Des ethnies revendiquent la propriété de la ville

La démolition de la clôture d'un hôtel prend une autre allure. Des observateurs s'insurgent contre les agissements d'une association ethnique locale.

"Nous sommes aussi propriétaires de Toliara. Nous avons également notre mot à dire sur la gestion de cette ville. Toliara n'appartient pas à un seul clan " s'insurgent des membres d'ethnies très présentes à Toliara. Ils répondent aux agissements de l'association "Toko Bey Telo", une association ayant principalement des membres du clan " Tagnalana " qui se lèvent pour protéger la propriétaire de l'hôtel Palétuvier, dont l'extension de la clôture n'a pas été autorisée. La clôture a finalement été rasée vendredi dernier par la commune urbaine de Toliara.

Elle a insisté comme n'ayant pas eu l'autorisation pour occuper un espace public. Le clan associatif local " Toko Bey telo " est descendu dans la rue pour montrer que la décision de démolition n'est pas impartiale. " La commune urbaine de Toliara devrait démolir toutes les constructions jugées illicites depuis le port de Toliara jusqu'ici. Pourquoi s'acharne-t-on sur cet hôtel spécifiquement ? " explique l'un des membres de l'association. Les membres se sont postés devant l'hôtel et ont lancé des messages à l'endroit des autorités par médias interposés.

Le tribunal administratif de Toliara a alors apporté des précisions. " L'extension de la clôture démarrée par l'hôtel Palétuvier n'a pas obtenu l'autorisation qu'il faut. L'extension fait partie du domaine public appelé " boulevard du Quai " explique l'entité. La construction sur la voie publique est interdite selon l'article 15 de loi 2008.013 sur le domaine public qui souligne que toute construction à titre personnel sur un domaine public ne peut être autorisée.

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Escaliers

" Comme son nom l'indique, le domaine public fait partie des biens communs " souligne encore une note de précision du tribunal administratif. " L'hôtel n'a pas eu d'autorisation pour l'extension et celle-ci ne peut se faire sur un domaine non autorisé. Nous demandons ainsi les habitants de Toliara à ne pas se laisser entraîner sous l'effet de la manipulation mais de respecter la loi " ajoute-t-elle. Des observateurs appartenant à d'autres ethnies jugent en effet que l'association est manipulée, dans la mesure où elle a grandement fait pression pour la libération de l'influenceur de Toliara emprisonné à Fianarantsoa.

L'association a ainsi voulu garder le rythme de son exploit et veut participer à la résolution d'autres conflits à Toliara. Toutefois, quand les escaliers de l'hôtel Pamplemousse au Bazar Be, débordant sur la voie publique ont été démolis, l'association " Toko Bey Telo " ne s'est pas manifestée pour protéger l'hôtel. Des échanges allant jusqu'aux intimidations vont bon train sur les réseaux sociaux entre des membres des ethnies Vezo, Masikoro, Bara, Mahafaly, Antandroy et les " Tagnalana ". Mais d'autres se rangent parmi ceux qui acceptent le fait que la commune urbaine de Toliara doit démolir toutes les constructions illicites dans la ville, qui squattent le domaine public.

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