Madagascar: Agriculture - La filière sucre programmée pour doper sa production

La filière sucre tient une place considérable dans la vie socio-économique de Madagascar. Elle permet un développement rural durable et bénéficie d'un appui conséquent du gouvernement ainsi que des partenaires techniques et financiers. L'heure est actuellement aux initiatives pour augmenter significativement la production sucrière du pays.

À noter que le développement de la filière sucre correspond notamment aux objectifs du Programme de Renforcement Institutionnel vers le Développement de la Résilience Agricole (RINDRA). C'est à travers ce programme que l'Union européenne a octroyé 550 000 euros au Centre Malgache de la Canne et du Sucre (CMCS), organisme qui gère la filière sucre à Madagascar. Ce financement contribue à la mise en œuvre du projet d'appui au renforcement des capacités du CMCS dans l'organisation et la mise en œuvre des activités liées au développement de la filière sucre à Madagascar. À savoir que ce dernier est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle technique du ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC) et du ministère de l'Agriculture, et de l'Élevage (MINAE) et sous tutelle financière du ministère de l'Économie et des Finances.

L'objectif général du Centre est de contribuer au développement durable de la filière sucre à Madagascar en vue d'obtenir l'autosuffisance en 2030. Les sites d'intervention du Centre sont Ambilobe, Namakia, Brickaville, Antanamifafy (Mahajanga II), Mahatalaky (Tolagnaro), Fanadrana (Toamasina). Ses missions principales sont de proposer et de réaliser toutes mesures destinées à organiser et à promouvoir la filière canne, sucre et produits connexes, contribuer à la régulation de la filière, booster la production et promouvoir l'industrialisation rurale à travers des petites unités sucrières.

Le Centre s'assigne pour objectif général d'accroître, améliorer et diversifier la production nationale de sucre. Il s'attèle également à promouvoir la production de biocarburant à partir de la canne à sucre. Grâce au financement de l'Union européenne, il s'attend à disposer d'une structure et stratégie répondant aux demandes des acteurs clés de la filière, d'un système d'information et d'échange opérationnel et de capacités organisationnelles renforcées.

Plusieurs projets en cours

On sait, en outre que 4 000 ménages comprenant 3 500 ménages des planteurs et 500 ménages ayant des relations de travail avec les planteurs et usiniers ainsi qu'avec les activités liées au transport et à l'utilisation des produits connexes bénéficient de ce projet. Actuellement, le site de production sucrière d'Ambilobe est la plus importante du pays. Il concentre la plus grande surface et le plus important nombre des planteurs de cannes à sucre. En moyenne, la production de cannes tourne autour de 396 861,75 tonnes. Pour l'usine de Namakia, la production moyenne de cannes à sucre est environ 220 000 tonnes par an. Pour celle de Brickaville, la production de canne de la Société Agricole Sucrière de Madagascar ou SASM est de 5 603,67 tonnes.

La production de sucre de l'usine d'Ambilobe est en moyenne 64 246,98 tonnes. Pour la campagne 2020/21, la production de sucre a été 58 221,95 tonnes. La capacité annuelle de production de sucre est de 61 000 tonnes par an. Pour l'usine de Namakia, la capacité nominale de production de sucre est de 27 000 tonnes de sucre par an. Pour la campagne 2020/21, la production du sucre a été de 22 693,95 tonnes. Par ailleurs, la distillerie du Sucocoma à Ambilobe produit 42 851.98 hectolitres d'alcool pur par an. Pour Namakia, la distillerie produit 30 141,64 hectolitres.

Rappelons, enfin, que le ministre de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC), Edgard Razafindravahy, a mis à profit la célébration de la Journée de l'Industrialisation, le 6 décembre dernier, pour réitérer les ambitions industrielles de la Grande île et la place tenue par la filière sucre dans tissu productif du pays. Il a tenu à rappeler que deux grands projets de sucrerie sont prévus à Vatomandry et à Morondava et permettront de couvrir les besoins, soit 120 000 tonnes.

Mais ce ne sont pas les grands projets industriels seulement qui vont marquer l'évolution de la filière sucre. Le MICC affirme accorder aussi un intérêt de premier plan à la petite industrie, d'où les projets de mini-sucreries dans les régions Boeny et Anosy. " Certains projets ont été à la hauteur de nos attentes si d'autres ont été moins concluants. Mais cela nous permettra d'avancer car nous nous préparons à réceptionner 75 unités industrielles ", a aussi déclaré Edgard Razafindravahy.

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