Madagascar: Filets sociaux de sécurité - La Banque Mondiale décaisse 250 millions de dollars

Accroître l'accès des ménages les plus pauvres aux services de filets sociaux de sécurité est le but du crédit que vient d'approuver la Banque Mondiale.

Au moins trois millions de personnes. Tel sera le nombre des bénéficiaires du projet de Filets sociaux de sécurité et de résilience à Madagascar (FSSR). Un nouveau projet qui sera financé par la Banque Mondiale à hauteur de 250 millions de dollars. C'est par le biais d'un communiqué de presse, hier, que la Banque Mondiale annonce qu'elle "a approuvé, le 21 décembre, un crédit de 250 millions de dollars pour aider le gouvernement de Madagascar à accroître l'accès des ménages extrêmement pauvres aux services de filets sociaux de sécurité, à développer un système national de protection sociale et à promouvoir la résilience aux chocs". La missive ajoute que le nouveau projet concerné par ce financement, couvre les vingt-trois régions et durera "environ quatre ans".

Dans le cadre d'un précédent projet baptisé Filets sociaux de sécurité (FSS), l'institution de Bretton Woods a appuyé l'élaboration d'un système de filet de sécurité sociale. Les premiers programmes y afférents ont été lancés à partir de 2016. La formule était notamment le transfert monétaire aux bénéficiaires, à l'instar des programmes Argent contre travail productif (ACTP), et FIAVOTA pour les familles victimes de sécheresse dans le Sud. Selon les explications de John Van Dyck, spécialiste principal en protection sociale à la Banque Mondiale, par rapport au projet FSS, le projet FSSR, "mettra davantage l'accent sur la résilience des ménages et aidera les bénéficiaires à réduire leur besoin de soutien par le biais de formations et d'un soutien micro-entrepreneurial afin de produire des améliorations durables de leurs moyens de subsistance".

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En dessous de la moyenne

Les 250 millions qui viennent d'être accordés serviront ainsi à assurer la continuité des programmes de filets sociaux de sécurité déjà en cours. Mais ils vont également contribuer à augmenter la couverture des programmes. Le projet FSSR vise aussi à soutenir des activités de filets sociaux "productifs", d'apporter des réponses rapides et flexibles aux chocs des catastrophes naturelles, des crises pandémiques ou économiques "sur la base des déclarations de besoin des autorités nationales". "Ces dernières années, Madagascar a été confronté à une série implacable de chocs économiques, climatiques et sanitaires qui ont porté un sérieux coup à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Les filets sociaux de sécurité ont toujours été en première ligne pour aider les personnes les plus vulnérables à faire face à ces chocs et à devenir plus résilientes", sont les mots de Marie-Chantal Uwanyiligira, représentante résidente de la Banque Mondiale.

L'autonomisation des femmes sera renforcée notamment. "Pour combler les écarts entre les sexes en matière d'éducation, de santé et d'inclusion économique, le projet donnera la priorité aux femmes en tant que principales bénéficiaires des transferts monétaires. Le projet mettra en place des mesures pour encourager également la scolarisation des filles, l'accès aux services de santé et de reproduction, (... ) l'inclusion financière et économique, le leadership des femmes et leur participation à la prise de décision", indique Julia Rachel Ravelosoa, économiste principale chargée de la protection sociale. Le projet FSSR table également sur les acquis du projet précédent et vise à combler ses failles. Aussi, "le développement d'un registre social national (... ) qui permettra au gouvernement de coordonner les programmes sociaux entre les secteurs, les acteurs de la mise oeuvre et les sources de financement, tout en offrant aux programmes un ciblage de haute qualité", est une des innovations de ce projet, soutient la missive de la Banque Mondiale.

À la lecture du communiqué, l'institution de Bretton Woods concède, par ailleurs, que la couverture des filets sociaux de sécurité à Madagascar a augmenté ces dernières années, "mais elle reste encore faible par rapport à la moyenne de l'Afrique subsaharienne". En témoigne le fait que les trois millions de personnes qui bénéficieront du projet FSSR ne correspondent qu'à 13% des ménages "extrêmement pauvres".

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