Ile Maurice: "National accounts" - Les impératifs pour un taux de croissance durable

27 Décembre 2022

Si nous sommes bien sur la pente de la reprise économique, elle sera largement menée par le tourisme, sujet aux aléas de la crise européenne en 2023. Le taux de croissance de 7,8 % pour 2022, revu à la hausse par Statistics Mauritius, s'apparente à une bonne nouvelle, mais mérite que l'on s'y intéresse de plus près.

Il est prévu que la valeur du Produit intérieur brut (PIB) passe de Rs 478,6 milliards à Rs 562,7 milliards en 2022. Des facteurs contribuant à cette estimation de la croissance, on retrouve principalement la bonne reprise du segment Accomodation and Food Service Activities qui enregistre, en 2022, une croissance de 200,8 %. En ce qui concerne les autres secteurs productifs, le secteur manufacturier devrait, de son côté , afficher une croissance de 6,3 %, et les services financiers, pour leur part, 3,7 %, entre autres, en 2022.

Statistics Mauritius s'intéresse au PIB nominal, c'est-à-dire la valeur du PIB incluant les effets de l'inflation dans la valeur de la production. Le PIB devrait donc passer à Rs 562,7 milliards en 2022 contre Rs 480,7 milliards en 2021, Rs 448,6 milliards en 2020, et Rs 512,1 milliards en 2019. Cette valeur du PIB en roupies est donc aussi sujette à l'effet de l'inflation sur les revenus étatiques à travers la taxe ou encore le gain de change sur les revenus en devises.

Revenons-en aux facteurs à considérer pour la croissance. Autre que l'impact positif de la performance du tourisme ou des autres secteurs, dont les services financiers, il serait intéressant de voir la contribution de la consommation, et donc de l'inflation, dans cette équation de performance économique. La dépense de consommation finale des ménages et de l'État devrait augmenter pour atteindre Rs 492 milliards en 2022, contre Rs 432,1 milliards en 2021 et Rs 451,3 mill i ards en 2019. Les dépenses de consommation des ménages sont estimées à hauteur de 71,3 % du PIB en 2022, et les taxes sur les produits devraient augmenter de 24,7 %, pour atteindre Rs 69 milliards contre Rs 55,3 milliards en 2021, contribuant au passage au taux de croissance.

Quid des autres indicateurs ? Au chapitre des investissements, l'investissement publ ic représentera cette année 3,9 % du PIB, contre 4,1 % en 2021 et 5,3 % en 2019. L'investissement privé sera de l'ordre de 15,8 % en 2022, contre 15,5 % en 2021 et 14,3 % en 2019.

La performance des exportations nettes de biens et services soulève, par contre, des questions. Le rapport indique, en effet, que le ratio des exportations de biens et services, moins les importations, représente -9,1 % du PIB en 2022. Il est donc prévu que les exportations nettes de biens et services entraînent un déficit de Rs 51,4 milliards en 2022, après le déficit de Rs 46,7 milliards en 2021.

Donc, au final, si nous sommes bien sur la pente de la reprise économique, elle sera largement menée par le tourisme, qui reste sujet aux aléas de la crise économique européenne en 2023, et les dépenses à la consommation, dopées par l'inflation. Dans le contexte de la lutte contre l'inflation, il faudra bien que nos autres secteurs, incluant les exportations, s'améliorent si nous voulons maintenir cette tendance de croissance et qu'elle soit durable.

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