En 2012, le Président de la République Macky Sall avait promis au Sénégalais " une gestion sobre et vertueuse " des deniers publics. Dans cet élan, il a déclenché la reddition des comptes avec la traque des biens mal acquis. Ainsi, des autorités du régime de Wade ont été poursuivies et même condamnées pour enrichissement illicite. Par contre, au même moment, des membres de son gouvernement ont été épinglés par des rapports des organes de contrôle de l'Etat. Jusqu'à présent, aucune suite judicaire n'est donnée à ces dossiers.
Dès son accession au pouvoir en 2012, le Président de la République Macky Sall a promis au peuple une " gestion sobre et vertueuse " des deniers publics. Un discours qui suscitait de l'espoir pour les populations qui en avaient marre des nombreux scandales financiers qui ont secoué le régime du Président Abdoulaye Wade. C'est dans cette dynamique que le Chef de l'Etat a mis en place l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), a ressuscité la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), avant de renforcer la Cour des comptes et d'instaurer la déclaration de patrimoine.
Ainsi, dans le cadre de la reddition des comptes, de hautes autorités du gouvernement de Wade ont été poursuivies notamment Karim Wade qui a été condamné. Au même moment, des ministres membres du régime actuel ont été épinglés par des rapports des organes de contrôle de l'Etat pour malversations et autres délits. Mais ces dossiers sont mis dans les tiroirs de la Présidence. Personne d'entre elles n'a été inquiétée par la justice.
En lieu et place d'une " gestion sobre et vertueuse", la mal gouvernance et l'impunité règnent. L'impunité est ainsi érigée en règle du côté de certains membres du pouvoir. L'ancien Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Cheikh Oumar Hanne, épinglé par un rapport de l'Armp est promu au poste de ministre de l'Enseignement supérieur. Alors qu'il devait rendre le tablier et que la justice devait faire son travail sur cette affaire.
L'ancien Directeur général du Port autonome de Dakar (Pad), Cheikh Kanté, nommé lui aussi ministre de la République, est cité dans plusieurs rapports. Il y a également l'affaire du Prodac et celle des 94 milliards Fcfa qui ont beaucoup alimenté la polémique et la liste est loin d'être exhaustive. Aujourd'hui encore, des scandales continuent d'entacher la gouvernance de Macky Sall avec la publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds de la Covid-19.
Des autorités du gouvernement sont épinglées par ce rapport qui décèle que des ministres et leurs collaborateurs sont coupables de malversations financières. Ce qui a suscité beaucoup d'indignations de la part des citoyens sénégalais qui ont élevé la voix pour réclamer justice.
Ainsi des membres de l'opposition et de la société civile ont exigé des sanctions à l'encontre des responsables cités dans le rapport de la Cour des comptes. Après un long silence, le gouvernement a fait une sortie vendredi dernier pour promettre au peuple qu'une suite sera donnée à ce rapport de la Cour des comptes. L'avenir nous édifiera.