Trois jours après le lancement de l'identification et l'enrôlement des électeurs pour les scrutins de 2023, les populations peinent encore à entrer en possession de leurs cartes d'électeurs.
Selon plusieurs personnes interrogées par DW dans différents centres d'enrôlement dans la commune de la N'Sele dans l'Est de Kinshasa,"jusqu'à présent, les choses semblent un peu floues", explique un habitant. "Nous n'avons pas de précision si nous pourrons nous faire enrôler ou pas! Jusqu'à présent, il n'y a pas de matériels. Je n'ai rien vu ici. Jusque-là on attend toujours les matériels d'enrôlement. C'est regrettable. On nous a dit que les matériels ne sont pas encore arrivés", décalre un autre au micro de la DW.
Pourtant, c'est depuis samedi (24.12) que les opérations ont été lancées. Dénis Kadima, président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) a d'ailleurs appelé la population à s'enrôler massivement.
Un appel qui ne semble pas encore se concrétiser sur le terrain. Au troisième jour de l'opération, certains centres d'enrôlement n'ont toujours pas de matériels, comme l'explique Joly Patrick Tshibangu, un des requérants rencontrés au centre Collège Père Daniel.
"C'est le troisième jour. Chez nous personne ne s'est fait jusque-là enrôler. Les gens viennent chaque jour le matin, ils restent toute la journée assis et ils rentrent encore découragés, dépourvus de cartes."
A la CENI on est plutôt optimiste
Après une tournée dans certains centres d'enrôlement et d'identification (CEI) ici à Kinshasa, Paul Muhindo Vawamawa, rapporteur de la CENI, estime que ça se passe plutôt bien.
"A Kinshasa il y a les CEI qui ont ouvert à un pourcentage trop élevé. Mais déjà, là je suis dans un CEI où ça se passe bien, j'étais à la Gombe ça se passe également mieux."
Mais la coordination des experts de la société civile demeure inquiète quant aux risques de propagation des maladies que pourrait favoriser la technique de l'iris que la CENI a introduite pour l'identification des électeurs. Pendant ce temps, la coalition de l'opposition Lamuka dénonce ce qu'elle qualifie de manœuvres visant à favoriser la fraude électorale.
L'opération doit prendre 30 jours pour chaque aire opérationnelle, soit du 24 décembre 2022 au 23 janvier 2023 pour la première aire opérationnelle. Mais déjà, nombreux sont les Congolais qui réclament que ce délai soit prolongé.