Sénégal: Visite de Macky Sall à Tambacounda - Conseil des ministres décentralisé et Journée de l'élevage au menu

27 Décembre 2022

Le Président de la République, Macky Sall, est arrivé hier à Tambacounda pour un programme de cinq jours. Il va notamment présider un Conseil des ministres décentralisé et la Journée nationale de l'élevage.

C'est vers les coups de 18 heures que le Président de la République, Macky Sall, est arrivé hier à Tambacounda. Sur place, il a eu droit à un accueil chaleureux. Entre des routes entièrement décorées, des populations sorties en masse, la région de Tambacounda est à l'honneur. Accueilli par le Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Diome, accompagné de plusieurs membres du Gouvernement, de députés, d'autorités administratives et politiques locales, le Président a eu droit à un grand bain de foule jusqu'à la gouvernance de Tambacounda, où il va séjourner jusqu'à vendredi.

Le programme s'annonce chargé. Il va présider, mercredi à 10 heures, à la gouvernance de Tambacounda, un Conseil des ministres décentralisé. Il va également inaugurer le camp militaire de Goudiry et diriger un Conseil présidentiel territorialisé qui, selon son service de communication, permettra d'évaluer les engagements du Gouvernement depuis 2013 et de prévoir les investissements prioritaires de l'Etat pour Tambacounda, pour la période 2023-2025. Au programme du Président, il est également prévu la cérémonie officielle de la célébration de la Journée nationale de l'élevage.

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Dans la foulée, Macky Sall va visiter des installations de la ligne électrique Kayes-Tambacounda, qui relie plusieurs centrales électriques de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). Dans le même sillage, il va inaugurer la route reliant Tambacounda à Kidira en passant par Goudiry, longue de 180 kilomètres.

FILIÈRE COTON

Entre énorme potentiel et contraintes à la pelle

Entre 15 000 tonnes et 20 000 tonnes en 2021, la production de coton va descendre à 15 000 tonnes cette année, alors que les prévisions tablaient autour de 30 000 tonnes. Les raisons de cette baisse et les perspectives ont été au menu des échanges entre les acteurs et le Ministre de l'Agriculture, de l'Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire. Aly Ngouille Ndiaye était en visite, hier, dans les locaux de la Sodefitex à Tambacounda.

Alors que la région de Tambacounda vit au rythme de la visite du Président de la République dans le cadre du Conseil des ministres décentralisé, des acteurs de la filière coton ont passé à la loupe les défis du secteur. En visite, hier, à la Sodefitex, le Ministre de l'Agriculture, de l'Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, a passé en revue, avec ses équipes, les défis qui interpellent la filière. Sur place, le constat est clair, les orientations aussi. " Le potentiel est énorme. Mais il faut qu'on ait plus d'ambitions, vu la qualité et le potentiel de nos agents. Nous devons augmenter la production et le niveau de transformation ", a-t-il indiqué, après avoir visité les différents départements de l'usine. Selon Aly Ngouille Ndiaye, la Sodefitex a une capacité d'égrenage de 60 000 tonnes en 100 jours, soit près de 180 000 tonnes l'année. " Cela veut dire qu'on peut produire six fois plus que ce qu'on produit actuellement et sans investissements majeurs. Il faut faire beaucoup d'aménagement et revoir les ambitions à la hausse ", a-t-il insisté.

Au-delà de l'exploitation, le Ministre estime que les acteurs doivent également investir dans la filature. Selon lui, le potentiel est énorme. Car, révèle Aly Ngouille Ndiaye, une bonne filature, c'est environ mille emplois dans la zone de Tambacounda. Ce qui, à son avis, est à portée de main. Parallèlement, ajoute-t-il, " il va falloir que nous commencions à consommer ce que nous produisons ". Une manière de soutenir les acteurs locaux.

IMPACTS DES JASSIDES

La production passe de 30 000 à 15 000 tonnes

14 % des emblavures de coton dans la zone Sodefitex, soit 3 000 ha... C'est l'ampleur des dégâts de l'invasion des Jassides, des insectes suceurs qui ont détruit les champs de coton, il y a un peu plus de deux mois. Les conséquences sont désastreuses. Selon le Directeur général de la Sodefitex, Pape Fata Ndiaye, la production de cette année était attendue aux environs de 30 000 tonnes, grâce à une pluviométrie abondante et plusieurs dispositions. Hélas, dit-il, l'invasion des Jassides a anéanti tout espoir. " Il y a une baisse de près de 50% par rapport à nos prévisions. Mais grâce aux chercheurs de l'Isra, nous avons pu disposer de molécules qui permettent de cultiver et de nous protéger contre d'éventuelles attaques de ce genre ", a-t-il souligné.

L'Etat va éponger la dette des cotonculteurs Très sensible à la situation du secteur après l'invasion des insectes, l'Etat du Sénégal va soutenir davantage les acteurs. Selon le Ministre de l'Agriculture qui s'était d'ailleurs rendu dans les exploitations, la dette va être épongée. " La production va baisser et ça va impacter les producteurs. Pour ne pas les plomber, l'Etat va éponger la dette ", a déclaré Aly Ngouille Ndiaye. Pour Moussa Sabaly, président de la Fédération nationale des producteurs de coton du Sénégal, cette décision va soulager les acteurs qui n'avaient pas vu venir cette crise. " C'est un véritable soulagement pour les producteurs de coton. Cela va permettre de relancer la filière cotonnière. Maintenant qu'une molécule capable de protéger les cultures contre les parasites a été trouvée, nous souhaiterions avoir une dérogation pour qu'elle puisse être utilisée cette année ", a-t-il plaidé.

FINANCEMENTS À TAMBA

La Der décaisse près d'un milliard de FCfa

La Délégation générale à l'entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj) a remis, hier, des financements d'un montant de près d'un milliard de FCfa aux acteurs économiques de Tambacounda.

Près de 800 millions de FCfa pour la filière banane, 200 millions pour la filière élevage... La Délégation générale à l'entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj) a remis, hier, des financements d'une valeur de près d'un milliard de FCfa aux acteurs économiques de Tambacounda. C'est la révélation faite par Mme Aby Sèye, Déléguée générale. Elle s'exprimait à Tamba, en marge de la remise des financements et de l'inauguration du 7e guichet unique de formalisation des entreprises.

Ces guichets, selon elle, permettent d'immatriculer les entreprises avec un Ninea et un registre de commerce en quelques heures. Une dynamique qui a permis, selon Mme Sèye, d'immatriculer 8000 bénéficiaires. Pour Mamadou Kassé, vice-président de la Chambre de commerce de Tambacounda, la formalisation apportée par la Der a permis aux décideurs de disposer enfin d'un répertoire des opérateurs économiques. Pour Adama Ndao, représentant des acteurs de la filière banane, cet appui de la Der vient à point nommé. " Nous sommes victimes de la concurrence de la banane importée. Non pas par la qualité, mais par le manque d'infrastructures de conservation. Dès qu'on cueille le fruit, la qualité se détériore si on ne commercialise pas tout de suite. C'est tout l'intérêt de l'accompagnement de la Der ", dit-il. 80% de la production locale de bananes vient de la région de Tambacounda. La production est estimée à 42 000 tonnes par an. " Donc, avec ce soutien, on peut aller beaucoup plus loin ", espère M. Ndao.

Les besoins de financement sont très importants. À en croire la Déléguée générale, la Der enregistre au niveau national plus de 450 000 demandes de financements, pour une valeur de près de 246 milliards de FCfa. C'est pourquoi elle insiste sur l'importance du remboursement. Selon Mme Sèye, le taux tourne autour de 77% à l'échelle nationale et autour de 91% pour le nano crédit. " Il est important de respecter les remboursements. C'est ce qui permet de répondre aux nombreuses demandes ", a-t-elle rappelé.

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