La télévision s'est éteinte, la radio ne s'écoute plus, tout le monde est recroquevillé sur son smartphone. Le téléphone est précieux, un miroir magique qui rend beau grâce aux applications. Un gadget qui sait tout faire. La vie en dépend, car c'est une drogue de haute qualité dont les jeunes ne peuvent plus se passer.
D'ailleurs, des caricatures illustrent ces faits pour dire que notre ère dépend de la connexion Internet ! Selon les sondages effectués, les jeunes entre 12 et 35 ans ne sont pas à l'aise sans leurs cellulaires. Rina Raharisoa, une jeune fille malgache de 15 ans atteste qu'elle préfère une coupure d'eau à un ralentissement de la connexion Internet. Jeannot Sedraniaina, un jeune homme de 29 ans renchérit en disant " Je vous le dis (rires), je pense que ma vie n'aurait pas de sens sans mon téléphone. Je peux tout faire avec. Je peux regarder les choses qui m'intéressent n'importe où, au bureau, dans le bus, sur les places publiques. La télé ! Et bien, à mon avis, ça ne va plus être à la mode dans les années à venir ".
De réseaux sociaux à média social
Une expression empruntée à l'écrivain Vincent Thibault dans son ouvrage sorti en 2016, Un texto à la fois, explique à la page 65, " L'expression même de " médias sociaux ", a quelque chose de barbant, à force d'avoir été régurgitée dans toutes les situations imaginables. On en fait un vecteur, un moteur, un argument de vente. Un objet de dérision parfois, de vénération souvent, un repère, une nouvelle ligne de base à laquelle on revient constamment, compulsivement. Partisans et opposants babillent des philosophies de vie de tout ordre et il est facile de généraliser. Outil de manipulation ou véritable véhicule pour la socialisation? Médias antisociaux et pernicieux ou terreaux d'une démocratie nouvelle et nécessaire?... "
Facebook, " le cinquième pouvoir "
Les réseaux sociaux sont désormais une plate-forme reliant des individus qui mettent en commun leur vie quotidienne, des nouvelles, des opinions, des œuvres... À Madagascar, Facebook gagne le cœur des citoyens. Royaume de la désinformation, dictionnaire des insultes, la plateforme Facebook de Zuckerberg se voit dénaturée par certains utilisateurs. Cependant, elle sert de référence. Dans les campagnes de la Grande-Île, bien que les réseaux ne couvrent pas la totalité des localités, deux paysans sur dix ont accès à Facebook. Alors, ces " campagnards informés " diffusent les nouvelles dans leur village. En outre, ceux qui ont l'information, ont le pouvoir dans les zones isolés. À part les visiteurs qui viennent de loin avec leurs mensonges, ces transmetteurs d'infos, sont naturellement des borgnes au royaume des malvoyants. Qu'en est-il des grandes villes ? Les citadins s'entredéchirent. Les attaques personnelles remplissent les fils d'actualité. C'est ingérable ! Cachée derrière un compte fake, la majorité silencieuse peut enfin hausser le ton.