Le feuilleton judiciaire autour d'Isabel dos Santos se poursuit en Angola. La Cour suprême a ordonné mardi 27 décembre la saisie " préventive " d'actifs détenus par la fille de l'ancien président José Eduardo dos Santos, visée par une vaste enquête pour corruption et détournements de fonds publics. Une saisie d'une valeur d'un milliard de dollars.
Énième rebondissement dans cette affaire qui a débuté il y a deux ans. Selon un document judiciaire consulté par l'agence de presse portugaise Lusa, les autorités angolaises possèderaient des preuves de détournement de fonds et de blanchiment d'argent commis par Isabel dos Santos. Elles ont donc ordonné la saisie des fonds déposés par la deuxième femme la plus riche d'Afrique dans " toutes les institutions bancaires ".
La totalité de ses parts dans l'opérateur de télécommunication cap-verdien Initel T+ et de sa filiale Unitel STP seront également saisies. Tout comme celles détenues dans l'entreprise angolaise d'emballage Embalvidro. Par ailleurs, près des trois quarts de ses actions dans les opérateurs mozambicains MStar et Upstar Comunicações devraient également être saisis. Le tout, pour une valeur d'un milliard de dollars.
Recherchée par Interpol
Ce n'est pas la première fois que la Cour suprême d'Angola ordonne la saisie des actifs d'Isabel dos Santos. Elle l'avait déjà fait en 2019 pour des détournements présumés de fonds publics vers des entreprises dans lesquelles elle détenait des parts pendant la présidence de son père, José Eduardo dos Santos.
Celle que les Angolais surnomment " la princesse " est aussi sous le coup d'une " notice rouge " émise par Interpol à la mi-novembre afin de la localiser et de l'interpeller. Recherchée plus largement pour détournement de fonds, fraude qualifiée, association criminelle, trafic d'influence et blanchiment d'argent, Isabel dos Santos peut encourir une peine allant jusqu'à douze années de prison.