La RDC veut instaurer le service militaire obligatoire afin d'en découdre avec les groupes armés dont le M23.
La politique de défense nationale est envisagée afin de stabiliser l'est de la RDC, en proie à l'insécurité depuis plus de deux décennies. Une bonne nouvelle, nous dit par exemple Bienvenu Mutamo, de la Lucha à Kinshasa. Cet activiste de la société civile estime cependant que cette annonce est en relation avec le contexte électoral :
"La politique de la réforme de l'armée est une politique qui ne date pas d'aujourd'hui. Et elle n'a jamais été appliquée à la lettre. Comment le prévoit la mettre en pratique cette fois sachant que nous entrons dans une année électorale ? On ne définit pas la politique de la défense nationale à la fin du mandat", a ajouté Bienvenu Mutamo.
L'armée face aux problèmes de logistique
L'un des défis majeurs auxquels font face les forces de sécurité congolaises concerne les dispositions matérielles. La politique de défense du pays mobilise des ressources importantes dont matérielles.
Pour enrôler par exemple l'année prochaine plus de 100.000 lauréats des écoles secondaires au service militaire obligatoire, il faut suffisamment de moyens logistiques, nous dit Bienvenu Mutamo. Or, le pays peine en ce moment à mettre dans de bonnes conditions les militaires qui sont sur différents champs de bataille.
Mais le porte-parole de l'Armée congolaise, le Général Sylvain Ekenga, assure que tout sera mis en œuvre pour bien accomplir cette politique de défense nationale : "Nous sommes un pays en voie de développement, et nous avons été frappés par un embargo sur les armes. Cela nous a empêché à équiper notre armée. Heureusement qu'on vient de lever cet embargo, on verra ce qui se fera par la suite", fait-il savoir.
Les groupes d'auto-défense se développent
Il y a quelques jours, le chef de l'Etat congolais Félix Tshisekedi avait lancé un appel aux jeunes pour qu'ils s'engagent aux côtés des forces de l'ordre dans des groupes d'auto-défense. Un appel qui a été suffisamment entendu si l'on en croit le porte-parole de l'Armée. Le Général Sylvain Ekenga fait savoir à cet effet que plus de 10.000 jeunes se sont déjà fait inscrire au centre de Kitona :
"Au moment où je vous parle, nous avons plus de 10.000 jeunes qui sont dans le centre d'inscription de Kitona. Le centre de Kamina est en train d'accueillir 10.000 autres jeunes. L'objectif c'est atteindre 30 à 40.000 jeunes qui seront en formation dans nos centres d'inscription. Ces nouvelles unités seront des réserves stratégiques de l'armée", estime-t-il.
Pour le ministère de la Défense, le service militaire permettra à la fois d'éliminer sensiblement la formation des groupes armés et de constituer une force armée jeune et motivée pour la défense du pays.
L'effectif de l'armée congolaise est estimé aujourd'hui à 150.000 personnes. Insuffisant pour un pays qui compte 100 millions d'habitants. L'objectif des autorités militaires est de porter ce chiffre à 500.000 hommes.