Comores: Les binationaux ne pourront plus être candidats à la présidentielle

Azali Assoumani, le président des Comores, à Paris le 5 décembre 2019.

Aux Comores, malgré les nombreuses contestations, la loi sur l'élection du président de l'Union des Comores a été voté en plénière mercredi 28 décembre. La loi empêche désormais tous les binationaux comoriens de briguer la magistrature suprême de leur pays, sauf s'ils renoncent à détenir une autre nationalité qui n'est pas comorienne.

Il faut être Comorien par filiation pour espérer diriger les Comores un jour. C'est ce que prévoit la nouvelle loi sur l'élection présidentielle adoptée le 28 décembre. Pour ce qui est des Comoriens par naturalisation, la porte du palais présidentiel de Beit-Salam leur est définitivement fermée même s'ils venaient à renoncer à leurs autres nationalités.

Le gouvernement refuse de croire que la diaspora est mise de côté, comme l'assure Fakridine Mahamoud, ministre de l'Intérieur : " Tant qu'il n'y a pas d'exclusion de la diaspora... La diaspora peut rester en tant que telle, mais ce qu'on a dit, c'est que le candidat de la diaspora peut aller à toutes les élections. Pour l'élection présidentielle, il faut qu'il renonce à sa nationalité. Donc, il n'est pas exclu de facto, il faut qu'il renonce. "

De son côté, l'opposition ne mâche pas ses mots et dénonce un texte liberticide qui met volontairement de côté une tranche importante de la population, qui joue pourtant un rôle prépondérant dans le développement du pays.

C'est ce qu'explique Me Saïd Larifou, président du Ridja et ancien candidat à l'élection présidentielle de 2019 : " Ce texte, qui vise les binationaux - et particulièrement les Franco-Comoriens - est un signal très négatif. C'est l'expression du mépris, du manque de reconnaissance aux apports considérables des Comoriens de l'extérieur, et notamment ceux qui sont en France. "

Avec l'adoption de cette loi, une majeure partie de la classe politique du pays est peut-être à jamais mise sur la touche, car possédant au moins une double nationalité. À moins, bien sûr, que certains ne décident de renoncer à leurs autres nationalités, à l'horizon de l'élection présidentielle de 2024.

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