Madagascar: Nosy Be - Les agents de santé communautaire pour communiquer avec la population

Membres de la communauté où ils vivent, les agents de santé ont reçu une certaine formation pour promouvoir la santé ou pour pratiquer certains soins de santé, sans être professionnels de santé.

Dans tout Madagascar, dix huit mille agents communautaires, répartis dans quatorze zones d'intervention, ont été formés par le programme Usaid/Access (Continuum de soins accessibles et maintien des services essentiels) pour accélérer l'impact durable sur la santé et renforcer la gestion du secteur de la santé par le ministère de la Santé publique.

Pour pérenniser les résultats du travail accompli, ce département et l'Access ont mis en place des " AC relais" qui travaillent en étroite collaboration avec les Centres de santé de base (CSB). Les maladies simples peuvent être traitées par l'AC relais, mais dans les cas compliqué, il les référencie au CSB. Ces AC relais remplaceront progressivement les techniciens de l'Access qui appuient le CSB dans le suivi et la formation des autres AC.

Sonia Atrefy est l'une de ces AC relais. À 32 ans, elle a déjà exercé avec succès, le rôle de l'agent de santé communautaire, pendant treize ans dans son fokontany d'Ambondrona, dans l'arrondissement de Djamandzar-Nosy Be. Elle a été choisie comme " AC relais " en novembre.

Aujourd'hui, Sonia Atrefy a transformé sa maison d'habitation en " Toby soa " où elle accueille, tous les jours, les enfants et les femmes de son quartier. Interview.

%

. Qu'est-ce qui vous a motivé à faire ce travail ?

Tout le monde ne devient pas AC. C'est une question d'amour, de volonté. Les tâches sont réservées à une personne habituée à communiquer avec les gens, parce que nombreux sont ceux qui n'ont pas d'amis. Ma porte est ouverte du matin jusque tard dans la soirée, voire la nuit, car le CSB ferme à 17 heures. Il faut aussi être habitué à prendre des responsabilités. Moi, personnellement, je ne supporte pas l'injustice, en voyant des enfants négligés, privés de soins. C'est pourquoi j'ai décidé de construire ce petit " Toby Soa " pour m'occuper de notre village. Auparavant, j'avais d'autres occupations, mais la situation m'a poussé à agir, tout en collaborant avec des partenaires dont l'Usaid/Access et des personnes généreuses de notre village.

. Quelles sont vos occupations quotidiennes ?

Mon rôle se divise en deux parties, le premier en tant qu'agent communautaire et le deuxième consiste à aider le CSB de Dzamandzar en surveillant les enfants qui sont " ont été oubliés " de la vaccination. De plus, il y a aussi beaucoup de tâches à faire avec des amis AC voisins. Le projet m'a offert un vélo tout terrain qui me permet de m'approvisionner en médicaments adéquats au point de ravitaillement situé au sein du CSB.

Outre la tenue des fiches par village et l'élaboration du rapport mensuel, je me déplace deux fois par mois dans les secteurs reculés pour constater de visu la réalité et pour peser les enfants.

. Comment faites-vous pour organiser votre emploi du temps ?

La fonction AC est la même mais celle de l'AC relais a augmenté les tâches. Je n'ai pas d'autres boulots en permanence et c'est ce qui a rendu l'organisation meilleure. En outre, j'ai été parmi les trois mille personnes formées à utiliser le guide " com care " (guide) pour faciliter le travail. Comcare est un type d'application insérée dans mon smartphone, et comprenant une variété de sujets, selon la situation de la personne qui vient.

. Quel genre de personnes viennent au Toby ?

Pas tous les malades, mais seuls les enfants de moins de cinq ans sont prioritaires. Il y a aussi des femmes. Le planning familial est le sujet abordé plus fréquemment à cause de la distance entre notre village et le CSB. Statistiquement, deux cent huit femmes pratiquement continuellement l'injection et cent trente cinq qui achètent les pilules.

. Comment continuer sans l'apport de l'Access ?

D'où son fonctionnement. Le travail continue. Les AC relais sont conçus pour pérenniser le projet. Je pense que ce sera à notre tour de faire le regroupement mensuel avec le chef du CSB. Nous sommes tous des bénévoles. Les prestations des agents communautaires ne sont pas faites pour des gens qui ne cherchent que leurs intérêts personnels.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.