Le pays des Hommes intègres a connu huit coups d'Etat depuis son indépendance en 1960. Une instabilité récurrente au sein de l'armée qui inquiète les Burkinabè.
La situation au Burkina Faso résulte d'après bon nombre d'observateurs d'une lutte d'influence et de pouvoir au sein des forces armées. Ce qui, selon Johan Oshibi de l'organisation Balai Citoyen, fait craindre une instabilité institutionnelle permanente sur fond d'insécurité :
"Pour vaincre sur le plan sécuritaire, il faut la cohésion au sein des forces armées. Alors si vous avez comme priorité la sécurité nationale, et ceux mêmes qui devraient être devant pour bien guider les autres, sont dans les guéguerres... nous faisons face à cet obstacle, pour mettre l'intérêt général au centre des débats. Sinon, nous sommes inquiets par rapport à l'avenir sécuritaire même de notre pays", estime Johan Oshibi.
La sécurité au cœur des préoccupations
Le manque de cohésion au sein des forces de sécurités affaiblit la lutte contre le terrorisme, pense aussi le politologue burkinabè, Abdoul Karim Saydou : "C'est une impasse dans la vie politique. Parce qu'il y a eu beaucoup d'insatisfactions pendant des régimes gérés par des civils, les reproches qu'on faisait au pouvoir de Blaise Compaoré se sont renforcés. Également avec les militaires, ce n'est pas la panacée non plus", estime le politologue.
"On rentre dans un nouveau cycle de coups d'Etats, la nouvelle année qui commence bientôt nous permettra de savoir si le capitaine Traore pourra fédérer, réunir tous les acteurs pour tracer une nouvelle voie et un contrat social", a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso a connu huit (8) Coup d'Etat depuis son indépendance en 1960. Trois (3) ont eu lieu après le départ de Blaise Compaoré en octobre 2014.