La conférence des Leaders de la coalition Yewwi askan wi a annoncé le maintien de son mot d'ordre concernant les manifestations pour l'application des recommandations de la Cour des comptes dans son rapport sur la gestion du fonds Force-Covid-19. S'exprimant lors d'un point de presse hier, mercredi 28 décembre, Ababacar Sall coordonnateur de la conférence des leaders de cette dite coalition d'opposition et ses camarades invitent les Sénégalais à participer massivement au rassemblement de la société civile de demain et au concert des casseroles. A leurs pourfendeurs, ils n'ont pas manqué de faire remarquer que le discours du 31 décembre n'est consacré par aucune Constitution et encore moins par une loi.
Le Sénégal devrait vibrer le 31 décembre prochain au son des casseroles. Les Leaders de la coalition Yewwi askan wi (opposition) qui ont appelé à cette manifestation pour " exiger l'ouverture des poursuites judiciaires recommandées par la Cour des Comptes dans son rapport d'audit de sur la gestion du fonds Force-Covid-19 ", ont annoncé hier, mercredi 28 décembre, le maintien de leur mot d'ordre. S'exprimant lors d'un point de presse, Khalifa Ababacar Sall coordonnateur de la conférence des leaders de cette coalition qui incarne la première force de l'opposition parlementaire avec 56 sièges de députés et ses camarades ont invité les Sénégalais à la mobilisation pour la réussite de cette manifestation et le rassemblement prévu demain par la société civile à la Place de la nation. Prenant la parole, Habib Sy n'a pas manqué d'apporter la réplique à ceux-là qui les accusent de fouler aux pieds les principes de la République en voulant tenir leur concert de casseroles à l'heure du traditionnel discours à la nation du chef de l'Etat à l'occasion du nouvel An.
Rappelant que cette tradition initiée par le Général De Gaulle en 1960 n'est consacrée par aucune Constitution et encore moins par une loi, l'ancien ministre d'Etat sous le régime libéral du président Abdoulaye Wade dit être à la cherche de la République depuis l'avènement de Macky Sall sans la trouve pas. " Où est la République ? Quand le Président, lui-même, pendant les dernières élections législatives a daigné recevoir en audience, notre mandataire qui est parti avec nos documents officiels de candidature ? Et il semblerait même qu'il lui a récompensé. Où était la République à l'époque ? Tous l'ont souligné, où était la République ? Quand on emprisonnait injustement Khalifa Sall ? Je cherche la République depuis l'avènement de Macky Sall, je ne la trouve pas. Où était la République, quand on montait le complot contre Ousmane Sonko ? C'est ça la République ?", s'est-il interrogé.
"Où était la République encore, quand on a arrêté de façon injuste des députés sans lever leur Immunité parlementaire ? Où était la République quand le Président, lui-même désacralisait sa parole en promettant au peuple sénégalais qu'il va réduire son mandat de 7 ans à 5 ans. Où était la République ? Où est la République, quand le beau-frère du président de la République a osé défier et taxer les magistrats de la Cour des comptes d'opposants encagoulés ? C'est ça la République ?", martèle-t-il avant d'interpeller directement les partenaires techniques et financiers du Sénégal sur ces scandales. " Moi, depuis l'avènement de Macky Sall, je cherche la République mais je ne la vois pas nulle part. Ce que j'ai vu, et retenez bien, c'est la Resp-clanique. Autrement dit, un pays façonné, des institutions façonnées pour servir un clan. Rien d'autre ! Donc, chers partenaires au développement ou partenaires techniques et financiers, nous vous interpellons sur ces scandales révélés par la Cour des comptes ".
Prenant la parole à son tour, Ousmane Sonko a indiqué que Macky Sall est le premier à fouler au pied les principes de la République. " Que l'on nous respecte. On n'a de leçons à recevoir de personne. Est-ce que ceux qui détournent les deniers publics connaissent la République ? Macky Sall, qui foule au pied les principes de la République et de la démocratie, qui protège un ancien ministre poursuivi par la Crei, connait-il la République ? Le 31 décembre n'a rien à voir avec la République ", a lancé le maire de Ziguinchor en invitant les Sénégalais à se mobiliser pour exiger des sanctions comme cela se fait dans les pays comme en France et aux États-Unis.
"L'échec de nos manifestations signifierait que vous êtes en phase avec la politique de Macky Sall, ce qui n'est pas le cas. En France, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy a été poursuivi et condamné pour surfacturation pour des fonds qui n'appartiennent même pas à la France. Une députée européenne a été emprisonnée dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant le Qatar. Aux États-Unis, l'ancien président Donald Trump fait l'objet d'une procédure au Sénat qui se penche sur sa situation fiscale ", a-t-il souligné avant de faire remarquer. "Ce qui s'est passé au Sénégal ne surprend personne et il n'y a rien de nouveau puisque, chaque année, la Cour des comptes publie un rapport sur des détournements, des malversations financières impliquant Macky Sall et son régime et ça n'émeut personne. Mais, au même moment, l'opposition est traquée et emprisonnée sans raison valable".
Auparavant, Cheikh Tidiane Dieye, Coordonnateur national de la plateforme " Avenir Sénégal bi nu begg " a engagé la responsabilité du président de la République dans ce carnage financier. " En début de pandémie, avant même que l'État d'urgence ne soit déclaré, le président Macky Sall a procédé à la modification du Code des marchés. Ce qui était déjà suspect. Le deuxième point, est le fait que c'est le chef de l'État qui dirigeait " le Conseil d'orientation " mis en place dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. " Ce conseil devait se réunir chaque semaine. S'il faisait normalement son travail, il aurait pu éviter ces cas de détournement", a-t-il fait remarqué avant d'appeler les Sénégalais à se mobiliser jusqu'à ce que la lumière soit faite sur la gestion de ces fonds. Car selon lui, "la responsabilité du président de la République est engagée. La Cour des comptes a effectué son travail en pointant le doigt les Dage qui ne font qu'obéir aux ordres que leur donnent leurs ministres de tutelle".