Madagascar: Pierrot Rajaonarivelo - Appel en faveur d'un apaisement

interview

24 heures avant la fin de cette année 2022, Pierrot Rajaonarivelo brise le silence et livre à notre journal ses points de vue sur la conjoncture actuelle. Il est devenu critique. Entretien.

Pouvez-vous nous livrer en quelques phrases votre bilan de cette année qui va s'écouler ?

Alors que se clôture cette année 2022, un regard sans ambages s'impose avant d'aborder une nouvelle année qui ne s'annonce pas de tout repos. Le monde et notre pays n'ont eu aucun répit : guerre, cyclones, inflation fulgurante, insécurité recrudescente... Sur le plan économique nous avons assisté à une plongée de la valeur de notre monnaie, à une tergiversation concernant nos produits phares que sont la vanille et les letchis, à la hausse des prix de tous les produits de nécessité..et j'en passe.

Et sur le plan politique ?

Politiquement, des valeurs clés ont été piétinées, des concitoyens ont péri par le feu de ceux qui devaient assurer leur sécurité, l'instabilité institutionnelle était généralisée, des décisions prises au niveau international révoquées, plusieurs promesses non respectées, et la séparation des pouvoirs bafouée.

Vous dressez un bilan mitigé de cette année à ce que je vois. Mais quelles seront les conséquences à votre avis ?

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C'est la population qui en a fait les frais et qui tente de garder la tête hors de l'eau: la fête ils ne la connaissent pas, assurer le quotidien leur est dejà pénible, le niveau de vie général a chuté. Ce temps pendant lequel chacun devrait se ressourcer auprès des siens est hélas synonyme d'angoisse, de frustration et d'anxiété. A l'image des aires protégées qui sont parties en fumée c'est notre Nation qui est en danger.

A votre avis, la situation qui prévaut augure-t-elle alors un climat propice pour les élections à venir ?

Nous allons entrer de plein pied dans une année électorale avec les risques que cela implique. Il est normal que les états-majors politiques se mobilisent et que l'ambiance s'électrise, cependant, pour notre bien à tous et dans l'intérêt supérieur de la Nation, j'en appelle à un apaisement mais surtout à une responsabilisation de toutes les parties prenantes et acteurs de la vie publique.

Qu'est-ce que vous avancez alors comme alternative ?

Le système comme ses acteurs sont défaillants et doivent être reformés mais cela par d'une volonté et d'actes allant dans ce sens. Il est impératif de restaurer la confiance. En tout cas, je souhaite que cette année à venir se passe dans la quiétude et un climat apaisé.

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