Madagascar: Bilan - 2022, une année de hauts et de bas

L'année 2022 s'achève sur un bilan en demi-teinte. Aux réalisations étatiques se mélangent les difficultés socio-économiques des ménages.

Mi-figue, mi-raisin. Qu'importent les obédiences politiques et les angles de vue, le constat est sans appel. A l'instar de 2020 et 2021, cette année 2022 a été marquée par des hauts et des bas. Dans certains cas, les difficultés ont pris le dessus sur les efforts pour redresser la pente.

Les effets de la crise sanitaire sur la conjoncture socio-économique se ressentent toujours. La guerre entre la Russie et l'Ukraine n'a fait qu'aggraver la situation. Ce conflit a renforcé la perturbation du marché mondial. Cette fois-ci, ce sont les denrées alimentaires et les produits stratégiques comme le pétrole qui sont concernés. Les cyclones qui ont balayé des millions d'hectares de terres agricoles en début d'année ont d'autant plus mis à mal la production locale.

En réponse, l'État a fixé un plafonnement des prix des Produits de première nécessité (PPN). Les importations massives de riz, d'huile alimentaire et de sucre ont permis de réguler le marché. Seulement, à l'instar du reste du monde, Madagascar n'a pas pu résister au tsunami inflationniste. Le 11 juillet, les prix à la pompe ont été révisés à la hausse, avec un effet immédiat sur les coûts du quotidien. La hausse des tickets de Taxi Be et de Taxi brousse, ainsi que celle du transport de marchandise a perturbé le marché local.

L'État est tout de même parvenu à stabiliser le marché. Les prix à la pompe sont inchangés jusqu'ici. Il a fallu tout de même faire des concessions, comme la réduction à 15% de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), appliquée au carburant. L'État espère néanmoins une baisse des cours du pétrole au second semestre de l'année prochaine. Seulement, des observateurs appréhendent les impacts de la décision du Parlement d'appliquer la taxe de 20% au carburant, dès ce mois de janvier, lors du vote de la loi de finances 2023.

Comme l'affirme Andry Rajoelina, président de la République, ce sont les États qui produisent localement ce dont ils ont besoin qui ont supporté les chocs des crises. Cette année 2022, Madagascar a ainsi accéléré son industrialisation. Usine sucrière, minoterie pour la farine, huilerie et cimenterie sont en branle avec l'autosuffisance à la clé. Il faudra néanmoins trouver une manière d'atténuer les effets de la conjoncture économique internationale, le temps que ces usines tournent à plein régime.

Eclipser

Bien qu'ils accusent le coup de la hausse des coûts, les ménages étouffent sous les charges qu'impose l'inflation. A cela s'ajoute la frustration causée par les coupures d'électricité. S'agissant de l'approvisionnement d'électricité, l'incendie à la centrale hydraulique d'Andekaleka le 2 janvier, a annoncé une année pénible pour les usagers. Tout en réparant les dégâts, l'État a décidé d'augmenter la capacité de production du site. D'autres centrales hydroélectriques sont également venues en renfort, comme Farahantsana, inauguré le 1er décembre. La situation ne s'est pas pour autant améliorée.

Andry Rajoelina affirme que la production d'électricité atteindra plus de 500 mégawatts d'ici cinq ans, avec l'entrée en scène de grandes centrales hydrauliques telle que Sahofika. Ce sera la fin du délestage. Cette année 2022 a toutefois révélé qu'outre l'insuffisance de la production, la Jirama souffre également d'un mal profond, la mauvaise gouvernance, dont le résultat est une dette allant jusqu'à 1.300 milliards d'ariary. Ici aussi, il faudra trouver la formule idoine pour faire patienter des usagers déjà à cran.

La lutte contre l'insécurité, par ailleurs, est une priorité des Velirano du président de la République. Avec de nouveaux équipements, plus d'éléments, des redéploiements, des mises à jour dans les méthodes et du changement dans l'état d'esprit, les résultats des Forces de défense et de sécurité (FDS), sont appréciables sur le papier, que ce soit en zone rurale ou urbaine. Le grand banditisme, notamment, connaît un recul significatif. Seulement, des faits qui ont défrayé les chroniques éclipsent leur bilan pour cette année 2022.

Il y a eu l'incendie de deux maisons par des Dahalo, qui a fait trente-deux morts, dont quinze enfants, dans le district d'Ankazobe, le 29 juillet. Il y a également la tuerie d'Ikongo, un mois plus tard. À Antananarivo, notamment, les rapts d'adolescentes ont créé une psychose générale en mai et juin. S'y ajoute la prolifération du trafic et de la consommation de drogues dures. Les attaques à main armée, meurtrières sont retentissantes également, comme celle qui a causé la mort d'un coursier, à Behoririka, jeudi.

Les violents feux de forêt qui ont touché plusieurs aires protégées, avec la pollution de l'air qui s'ensuivit a, également, marqué cette année 2022.

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