Un objectif modeste mais réaliste. La loi de finances 2023 table sur une progression globale de 4,9% de l'économie. Ce qui serait trop peu pour faire reculer l'ampleur et l'amplitude de la pauvreté qui sévit.
Ne pas s'emballer par la reprise des activités économiques post-covid. Pour la simple raison que les séquelles laissées par cette crise sanitaire restent vivaces et pèsent encore sur les comptes d'exploitation des entreprises, mamelles nourricières de la croissance économique. Qui serait de 4,9% pour 2023 si l'on se réfère aux prévisions de la loi de finances 2023.
Elle mise sur des investissements à hauteur de 25,3% du PIB pour soutenir cette croissance. Elle estime que les investissements publics pourront atteindre 12,2% du PIB tandis que les investissements privés seront de 13,1% du PIB. Elle s'attend à des recettes fiscales nettes qui atteindraient 12,1% du PIB et des appuis des partenaires de développement jusqu'à 6,4% du PIB pour assurer le financement des dépenses publiques.
La ministre de l'Économie et des finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a défendu les grandes lignes de la loi de finances initiale. Mais ces 4,9%, loin de la contraction de 7,1% de 2020, seraient trop peu pour espérer une amélioration du niveau de vie de la majorité des ménages. Maurice boucle cette année avec un bond de 7,6% de progression économique. D'autant que l'inflation pour cette année a atteint les 9% en glissement annuel et ne devrait pas redescendre que si les conjonctures mondiales s'y prêtent. Ci-après de larges extraits de cette plaidoirie.
Gestion rigoureuse
Malgré une conjoncture internationale fluctuante, le Gouvernement Malagasy entend poursuivre la relance économique amorcée en 2019, suivant la trajectoire projetée dans le Plan Emergence Madagascar (PEM). Afin d'atteindre les objectifs de croissance forte et durable définis par ledit Plan, l'Etat mise sur une gestion rigoureuse des investissements publics et la forte mobilisation de toutes les parties prenantes dont le secteur privé. La présente Loi de Finances pour l'année 2023, ancrée à cette vision, présente la tranche annuelle des dispositions fiscales et budgétaires pour la concrétisation des 13 Velirano structurés autour d'un pivot, la Gouvernance, et des socles "social et capital humain", " économie et croissance accélérée ", " environnement et cadre de vie".
L'évolution récente du contexte national et international a montré la capacité de résilience de Madagascar face à des chocs multiples. Cependant, ces évènements ont accentué les fragilités structurelles de notre pays. Ces fragilités sont les manifestations d'un retard de développement qu'il est crucial de combler. Le Plan Emergence Madagascar (PEM) vise à rattraper ce retard de développement, avec la vision de "faire de Madagascar une nation émergente, forte, solidaire et soucieuse du bien-être de sa population".
Le PEM repose ainsi sur les 13 Velirano du président de la République, avec l'objectif principal de faire de Madagascar une nation émergente d'ici 2038, en réduisant le taux de pauvreté à 37% et hissant le PIB par tête à plus de 3200 USD. La stratégie du PEM s'articule alors autour de trois socles (Social et capital humain, économie et croissance accélérée, et Environ- nement et cadre de vie) avec comme pivot central la gouvernance. Ainsi, pour faire de l'émergence une réalité, les actions capitaliseront sur les atouts considérables de notre pays à travers des projets concrets dans l'ensemble des secteurs porteurs (agribusiness, agroalimentaire, mines, tourisme, etc.). Le Gouvernement veillera particulièrement à ce que la croissance économique soit inclusive pour atteindre une prospérité partagée par tous les Malagasy. Les orientations stratégiques de la Loi de Finances Initiale 2023 sont donc parfaitement en ligne avec le PEM.
Ainsi, pour l'année 2023, le Gouvernement mettra un accent particulier sur l'accélération des réformes et des projets pour instaurer un écosystème propice au développement économique, le renforcement des actions pour le développement humain, l'état poursuit sa politique de création d'emplois au sein des secteurs prioritaires.