Tunisie: CA | S'éviter une énième crise de nerfs - La signature clubiste

31 Décembre 2022

L'arrière-cuisine du Club Africain a beau être propre, les plats concoctés et présentés ne font pas encore saliver.

Alors que le CA a enchaîné ces derniers jours avec un second succès de rang, l'ambiance autour du club est tout autre en cette période de prémercato. En clair, lever l'interdiction de recruter n'est pas garanti. Pour le bureau, il ne s'agit donc plus de laisser éclater son dépit, annoncer sa démission ou se justifier après quelques ratés passés de l'équipe fanion (élimination CAF et Coupe de Tunisie).

En football, malgré une "guigne" qui vous poursuit, il faut savoir insister, persévérer, se projeter à nouveau et se montrer tenace, même si le destin est capricieux. Aujourd'hui, les effets d'annonce ont fait leur temps au CA, et seuls désormais la vérité du terrain et les joueurs, en l'état, cristallisent les critiques. Pourquoi ? Parce qu'au CA, depuis quelques années (quel héritage !), c'est la politique de l'échec via une méthode sportive incohérente qui a ruiné et dévalué un club qui se croyait irréductible et inclassable.

Aujourd'hui, hier encore et ces derniers temps, le CA a doublement offensé le football tunisien en poursuivant jusqu'à l'absurde sa politique du football "petit bras". Le CA n'a toujours pas d'équipe, et rien n'y fait, pas même deux ou trois tauliers, plus intelligents sur le terrain qu'à l'ordinaire. Actuellement, à l'exception de Ghandri (blessé en passant), aucun joueur ne progresse, et l'équipe reste totalement déséquilibrée.

%

Et que l'on ne vienne pas nous parler des jeunes, capables de deux ou trois gestes géniaux (Adem Garreb), mais sans effet, pour sauver la face et la mise comme on dit. Ça saute aux yeux, la production clubiste de cette saison, jusque-là, est insuffisante, via un onze prévisible et improbable, avec aucun joueur qui peut faire des miracles. Cela ne suffit pas, et encore heureux que la Ligue nous ait proposé une compétition en deux temps...

Un mot, en passant à propos du coach, une bouée de sauvetage. Nous y gagnons là une certitude, même s'il cristallise le ressentiment des supporters (c'est le 1e responsable du groupe pro). Sauf que là, l'entraîneur n'est pas le seul problème du CA, là où tous les entraîneurs ont achevé leurs mandats dans l'amertume, et où aucun entraîneur, d'ailleurs, ne peut être un bon entraîneur au final (seul Ben Chikha a tiré les marrons du feu... )

Couleur et patrimoine

Au CA, depuis deux ans, ce sont bel et bien les joueurs qui sont en cause. Nonchalants, gâtés, absents ! Ils savent qu'ils passent seulement, mais les problèmes restent ! Une lueur d'espoir cependant avec l'intronisation d'un homme à poigne, en l'occurrence Oussama Sellami. Ce dernier a mis le doigt sur la plaie : l'insouciance, l'indolence et le détachement de joueurs qui peinent à s'identifier à des couleurs, à un patrimoine !

C'est clair aujourd'hui, la plupart, excepté Zouheïr Dhaouadi et Wissem Ben Yahia, ne savent pas qu'il y a une signature clubiste, que le CA est un invariant, quel que soit l'homme sur le terrain ou sur le banc. Ils doivent assimiler, une bonne fois pour toutes, que le CA n'a pas le droit de se décomposer après un match accompli. Qu'il lui est interdit de paniquer au premier coup du sort. Aujourd'hui donc, inutile d'invoquer, comme on n'y manquera pas, des notions ésotériques et même "attrape-nigaud" telle l'inexpérience qui caractérise des institutions comme le CA actuel, du moins pour faire preuve d'indulgence.

Aujourd'hui aussi, nous ne voulons plus entendre parler de récriminations envers l'arbitre (et c'est valable pour tous les clubs de L1). Pourquoi? Parce que c'est un aveu de faiblesse supplémentaire, l'aveu d'une confondante et persistante immaturité, d'un refus de regarder les erreurs et la réalité en face. Toujours à ce propos, étonnement, dans cette droite ligne, sans détours, l'on note d'ailleurs, indépendamment du fait que les moyens financiers ne suffisent pas quand il s'agit d'affronter des clubs qui en ont à peine moins, mais qui les utilisent beaucoup mieux, ces derniers (les outsiders) font parler dernièrement leur pouvoir sportif seulement sur le terrain et pas en coulisses !

Le problème du CA est qu'il joue ses matchs dans des conditions qui vont de l'incompréhensible au ridicule parfois. Il faut du moins en prendre la mesure, sans toujours et encore s'en remettre aux circonstances du jeu, à l'arbitrage, aux buts qu'ils ont failli marquer, ou au sentiment qu'ils ont été meilleurs que leurs adversaires !

Et d'autre part, l'accablante répétition de ce schéma prévisible qui fait la part belle au jeu direct, en espérant une 2e balle gagnante ou une déviation, voire une tête profiteuse ! C'est parfaitement identifié au CA et nul besoin d'objecter là-dessus. Enfin, volet présage à l'approche du mercato, il se pourrait que le CA n'obtienne pas le feu vert pour valider les pistes d'Oussama Sellami. Ce dernier n'attend que de sortir son téléphone de sa poche pour passer quelques coups de fil bien sentis. Mais là, peut-être qu'il devra supprimer quelques cibles de son répertoire, quoique...

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.