Dans un entretien accordé au Figaro et paru le 30 décembre 2022, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, estime que l'argent investi par la junte au Mali pour s'offrir les services des mercenaires du groupe russe Wagner serait "plus utile" s'il était investi dans des projets économiques. " L'argent que coûte cette présence serait mieux placé et plus utile s'il allait dans le développement au Sahel ", a déclaré le Chef de l'État algérien.
Cette critique n'est pas nouvelle. Mais le fait qu'elle vienne du voisin algérien a surpris plus d'un. D'autant plus que l'Algérie avait jusque-là été d'un soutien régional important.
Les deux pays avaient même entrepris de relancer la mise en œuvre de l'Accord d'Alger (signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako) pour le retour de la paix au Mali. L'autre élément de surprise vient de ce que l'Algérie est de loin un allié - peut-être le plus important - de Moscou en Afrique.
Même si la déclaration du Chef de l'exécutif algérien ne va pas dans le sens de remettre en cause la présence de Wagner en termes de menaces sécuritaires - comme exprimé par la France, le Ghana et d'autres pays de la Zone ouest-africaine - d'aucuns pensent qu'il y a de l'eau dans le vinaigre entre Bamako et Alger.
Le récent retrait des groupes armés, notamment Touareg dans la mise en œuvre de l'Accord d'Alger, pourrait-il expliquer cette sortie du Président Abdelmadjid Tebboune ? Le Chef de l'État algérien exprimerait-il ainsi son impatience devant les difficultés que feraient les autorités de transition dans la mise en œuvre de l'Accord ?