Un symbole d'émancipation pour les femmes, pour les Noirs, pour l'humanité entière. Miriam Makeba était célébrée, samedi 31 décembre, à Dalaba, en Guinée. C'est là que la chanteuse sud-africaine a vécu entre 1969 et 1985. Elle avait dû quitter son pays d'origine à cause de ses prises de position anti-apartheid. Un réveillon-concert était organisé, samedi soir.
Disparue en 2008, Miriam Makeba est toujours bien vivante dans la culture populaire guinéenne.
" Je n'ai pas tellement vécu l'époque de Miriam Makeba mais la musique, quand elle est bonne, elle est immortelle", précise Mamady, 25 ans, qui fait partie de l'équipe technique du concert. Il resserre une dernière fois les boulons. La scène est montée face aux montagnes du Fouta Djalon.
Le visage lumineux de l'immense star sud-africaine s'affiche en quatre par trois, derrière les artistes. C'est comme si elle couvait du regard Natu Camara et Francesca Touré. Ces deux chanteuses sont aujourd'hui ses héritières.
Francesca est Italo-Guinéenne et elle a une relation spéciale avec Miriam Makeba: " Je suis née en Italie, j'ai vécu la plupart de ma vie en Europe. Donc, pour moi, Miriam Makeba et sa musique ont été le premier pont avec mes origines".
Artiste prolifique, militante politique et anti-raciste, femme indépendante, Miriam Makeba est restée fidèle à ses engagements malgré le prix qu'il lui fallut payer.
" C'est impressionnant la force et la détermination avec laquelle elle a fait tout ce qu'elle a fait. Dans les années 1960, elle était Noire, elle était femme ", ajoute Francesca Touré.
Cet héritage, Adramet Barry a décidé de le célébrer désormais annuellement. Il est l'organisateur de ce réveillon et le coordinateur du projet " Sur les pas de Miriam Makeba ".
" À partir de l'année prochaine, ce sera un festival et ce sera à Dalaba ", tient-il à préciser.