Congo-Brazzaville: Et des pseudo-bailleurs d'argent...

A l'allure où vont les choses, si l'Etat ne règlemente pas cette activité qui prend une ampleur inquiétante dans tous les quartiers populaires de nos villes, de nombreux salariés risquent de se retrouver dans un cycle vicieux, difficile d'en sortir. Car nombreux sont ceux qui voient impuissamment leur salaire être " confisqué " par ces soi-disant bailleurs de fonds anarchistes.

Ces gens-là prennent en otage des fonctionnaires et d'autres salariés et les plaintes fusent de partout. " Je n'aimerai même pas aller en banque prendre mon salaire car il est déjà hypothéqué. J'ai sur mon dos des dettes avec intérêt de deux bailleurs ", se plaignait récemment un fonctionnaire lors de la paie du mois de décembre qui venait de se passer. Ce cycle vicieux " emprunter-rembourser avec intérêt et emprunter de nouveau " crée des insomnies invraisemblables chez beaucoup de fonctionnaires les jours de paie.

Ces pratiques dangereuses qui ruinent des paisibles salariés sont devenues monnaie courante et causent de kyrielles d'ennuis sociaux au niveau des ménages. Car ces pseudo-bailleurs confisquent des pièces nationales d'identité et des cartes monétiques des fonctionnaires qui leur doivent, de peur de ne pas contrôler tous leurs mouvements en direction des banques pour des retraits d'argent. Ils sont donc obligés de passer coûte que coûte par ces " bailleurs-sauvages " pour se rendre en banque et venir par la suite leur verser de l'argent.

%

Cette façon de faire est une escroquerie pure et simple car elle n'est réglementée par aucun texte. Encore que des taux d'intérêt varient d'un bailleur à un autre et vont de 40% à 50%, c'est imaginable ! " C'est à prendre ou à laisser ", fameux slogan de ces pseudo-bailleurs d'argent anarchistes. Les autorités en charge des questions financières devraient formaliser ce secteur en bonne et due forme, puisqu'il y a trop de ratés qui rendent de plus en plus angoissés des paisibles citoyens lors des paies.

Loin de nous l'idée de nous substituer aux économistes spécialisés dans la finance et la monnaie qui considèrent que les bailleurs de fonds sont des partenaires au développement en favorisant l'essor des systèmes financiers et l'orientation des financements vers des objectifs de politiques publiques, ces pseudo-bailleurs d'argent ne font qu'appauvrir des fonctionnaires.

Ils sont dans des établissements scolaires, dans des marchés, dans des centres hospitaliers, dans la quasi-totalité des administrations, dans des équipes sportives, ... On les voit, sans pitié aucune, démembrer financièrement leurs collègues en ne les laissant parfois qu'avec un petit billet de mille francs CFA. Encore que nombreux de ces pseudo-bailleurs errent à longueur des journées autour des structures bancaires quand ils apprennent qu'il y a eu un virement.

Il devient urgent que ce secteur soit réglementé car si rien n'est fait, c'est laisser libre cours à cette escroquerie financière à ciel ouvert et ce sont des paisibles fonctionnaires qui continueront de payer le lourd tribut. Suivez mon regard !

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.