Touchée par la crise énergétique à cause de sa forte dépendance au gaz russe, l'Allemagne a entamé, comme d'autres pays européens, la diversification de son approvisionnement depuis le déclenchement de la guerre Russie-Ukraine.
L'Allemagne s'est tournée, elle aussi, vers l'Afrique pour sécuriser ses approvisionnements futurs en ressources énergétiques. Lors de sa tournée africaine en mai 2022, qui l'aura conduit au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud, le chancelier allemand, Olaf Scholz, avait mis l'accent sur l'approfondissement des relations économiques, en particulier dans les domaines de l'énergie. A leur tour, les entreprises allemandes assurent le relais diplomatique. 43% entreprises allemandes membres de l'Association économique germano-africaine prévoient d'augmenter leurs investissements en Afrique et 39% à maintenir leurs niveaux d'investissement dans ce continent.
Concernant les nouveaux secteurs de prédilection, les opérateurs allemands ciblent prioritairement ceux de l'hydrogène vert et du gaz naturel liquéfié. Les entreprises européennes et allemandes sont intéressées par l'installation de l'hydrogène vert, lié aux conditions favorables, permettant d'en produire à des conditions avantageuses grâce au solaire et à l'éolienne. Le directeur général de l'Association Christoph-Kannengieber y voit de grandes opportunités dans le secteur énergétique en Afrique, citant l'hydrogène vert et le gaz liquéfié.
Quatre pays sont ciblés, le Sénégal et le Nigeria pour ses réserves en gaz; la Mauritanie et la Namibie dans leur production d'hydrogène vert à un coût compétitif (vent, soleil, hydraulique... ). L'Afrique avec son ensoleillement, ses vents soufflant en rafales et ses côtes et fleuves puissants constituent des sources potentielles de production d'électricité nécessaire pour la production d'hydrogène vert. En Afrique, les investissements des entreprises allemandes demeurent relativement faibles, environ 1,6 milliard d'euros en 2021 dont 1,1 milliard d'euros investi en Afrique subsaharienne.