Madagascar: Soirée de la Saint-Sylvestre - Antananarivo du chez soi et des clubs

Trois ans déjà, le phénomène gagne du terrain, la plupart des tananariviens préfèrent rester à la maison pour réveillonner. Moins dépensière, plus sécurisée, la fête remplie tout de même toutes les conditions. Tandis que cette année, les boîtes de nuit ont été assaillies.

" J'ai préféré rester à la maison, dormir pour être d'aplomb le lendemain ", souligne Maminiaina Rajaona, concierge auprès d'un hôpital public. C'est sans doute l'ambiance générale de ces festivités de fin d'année à Antananarivo. Dans le 6ème arrondissement, réputé pour ces liesses populaires jusqu'aux premières lueurs du jour, ce réveillon était un peu sous-classé. " Ce sont mes enfants qui sont sortis pour s'amuser, il y avait un bal populaire. Même eux, sont rentrés relativement tôt ", fait savoir une mère de famille d'Antanjombe.

Dans le Sud de la Capitale, à Tanjombato, cela a été presque le même refrain. Les soirées en famille ont prévalu. Musique à fond, karaoké, amuses-gueules, différentes boissons... Les Tananariviens ont apparemment préféré être prudents cette année. " J'ai déjà prévenu mes fils, que personne n'irait les chercher en ville s'ils veulent rentrer, qu'ils attendent le jour pour prendre le bus ", s'amuse Rija Rakotoson, un père de famille. Dans le voisinage, quelques familles ont aussi opté pour la ripaille entre cousins, cousines, papys, mamies, etc.

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Vers 2 h du matin, la ville des Mille semble s'être déjà endormie, à l´exception d´Analakely et Mahamasina, des lieux privilégiés de la vie nocturne tananarivienne. À minuit pile, sur place, les klaxons sans fin et les cris ont dominé les lieux. " Nous nous sommes donnés rendez-vous ici, entre collègues, après le boulot. Tout y est, l'ambiance, la musique, les vendeurs de boissons et de bons petits plats ", se réjouit Martino Tovohery. Il travaille dans une société d'externalisation. En équipe, ils et elles ont décidé de travailler le 31 décembre, puisque majoré, mais aussi de faire la fête après.

Pour les espaces et les autres lieux de réceptions événementielles, le bilan est en demi-teinte. " Il y a eu des dizaines de retraits de réservation en dernière heure ", regrette un propriétaire et organisateur en périphérie de la capitale. Les organisateurs de soirées de la Saint-Sylvestre qui ont réussi à sortir leur épingle du jeu ont été ceux du " Golden Hour " au CCI Ivato, aux airs de fête entre club de service, ceux de l'espace Eldorado de Soavinimerina qui ont aussi rempli leur contrat, sans pour autant connaître la liesse des anciennes années. Il y a aussi eu des demies réussites.

Comme la soirée avec Iraimbilanja à l'espace Jeanni Soavinimerina. La piste était plus large que prévu. " Il y a presque un changement de mœurs, je pense, entre les séquelles de la Covid-19, la baisse du pouvoir d'achat, l'insécurité, les gens hésitent à dépenser. Les jeunes sont moins enclins à ces genres de fêtes en espace, ambiance feutrée et compagnie. La mode du... chez soi a aussi gagné du terrain ", constate une responsable en événementiel. Par contre, les boîtes de nuit de la capitale ont presque toutes fait carton plein.

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