Cameroun: Joseph Clovis Nguéssieuk - "Pour la vitalité de la décentralisation... Un devoir de proactivité "

2 Janvier 2023
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Le train de 2022 entre incontestablement en gare. C'est l'heure du bilan annuel des activités menées pour donner une nouvelle physionomie, plus attractive, à la commune de Banka. Notre légitimité, fondée sur un mandat populaire au terme des élections municipales de février 2020, nous commande une démarche originale pour bâtir une cité idéale.

Avant de continuer mon propos, je vais suivre les civilités liées au calendrier judéo-chrétien. En qualité de Maire de la commune de Banka, au nom de l'ensemble du personnel communal et des conseillers municipaux, je me rappelle qu'en ce moment où le train de l'année 2022 rentre en gare, il est temps d'envisager 2023 sous un prisme radieux. Je souhaite à toutes les populations et partenaires de la commune de Banka, Des éclats de rire, pour dissiper la morosité,

De l'audace, pour oser inventer et créer autrement,

De la confiance, pour s'épanouir pleinement,

De la bonté, pour le plaisir de donner aux autres,

Des rayons d'espoir, pour illuminer nos idées,

De la vaillance, pour aller de l'avant tel un(e) aventurier(ère) de l'avenir!

De la persévérance pour mener nos projets à bien.

Conscients que la redevabilité constitue l'un des axes du processus de la Décentralisation, nous nommes non seulement habités par une éthique de conviction et de responsabilité, mais, également, chantre d'une approche Républicaine et dynamique pour le développement local. Que dire après plus de 30 mois dans le fauteuil de Maire de la Commune de Banka ? Qu'elle vision exprimée après avoir présidé à une demi-dizaine de séance du conseil municipal ? Tout simplement, nous faisons notre cette affirmation :

" Le grand jeu de la décentralisation a ses mystères ; sans doute faut-il en rechercher les origines dans les souhaits et réticences exprimés par les collectivités... Mais comme beaucoup de jeux, il n'est pas inutile d'en connaître et d'en rationaliser les règles : faute de quoi, le risque est grand que d'aucuns soient conduits à ne plus y voir qu'un simple jeu de hasard... " Auteur des lignes ci-dessus extraits d'une analyse intitulé " Les enjeux de la décentralisation en matière sociale ", Michel Borgetto , semble traduire que la trajectoire du développement local est bien longue. Elle impose que, doucement, nous nous approprions des mécanismes édictées par le législateur Cameroun à travers la loi du 24 décembre 2019 portant code des collectivités territoriales décentralisées au Cameroun. Un texte dont le fondement juridique, incontestable, se trouve être la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 qui, constitue, sur le plan institutionnel, une date importante au Cameroun et reflète les bases constitutionnelles de la décentralisation au Cameroun.

Cette consécration s'est traduite par l'institution des collectivités territoriales décentralisées avec statut constitutionnel que sont la commune et la région. Elle a consisté aussi à reconnaître à ces collectivités une personnalité juridique, une autonomie administrative et financière et une libre administration par des conseils élus. Enfin, cette consécration a consisté à aménager constitutionnellement la région sur le plan organique, à organiser sa protection, et à faire du Sénat la structure de représentation, au niveau étatique, des collectivités territoriales décentralisées. Ma petite expérience de Maire de la Commune de Banka depuis plus de 30 mois, me pousse à déduire que cette réforme n'a pas donné lieu à une décentralisation totale. A priori, on pourrait penser que le législateur a réussi dans son entreprise. Et pourtant, aujourd'hui comme hier, c'est l'État et non les collectivités locales qui a la charge d'édicter les normes juridiques fondamentales destinées à encadrer leur action en matière sociale et dans bien d'autres domaines.

Nous avons donc besoin de pro activité et d'être résilients pour donner dignité et vitalité à la décentralisation au Cameroun.

Ce qui exige, aux élus locaux que sommes, un engagement, une détermination constante pour la traduction dans les faits et les actes de cette décongestion des pouvoirs et des compétences du centre vers la périphérie, au mieux du sommet vers la base à travers une inscription dans une logique de développement participatif, inclusif et significatif. Notre engagement, ne saurait être perçu comme une défiance à l'endroit des autorités administratives. Nous sommes des serviteurs de la République et les adeptes de la démocratie. Pour nous, en 2023, et même après, les principes d'égalité et de solidarité doivent servir de boussole pour notre collaboration avec les autorités administratives, émanations de l'Etat unitaire. Une collaboration qui, bien entendu, ne saurait léser les intérêts de nos populations électrices, des hommes et des femmes avec qui nous avons scellé un contrat de confiance pour le développement réel et pluriel de la Commune de Banka, avec pour axiome majeur, l'Etat de droit comme ciment du développement local.

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