Les quarante-six militaires ivoiriens détenus au Mali depuis juillet ont été condamnés à vingt ans de réclusion criminelle, à la suite du procès qui s'est tenu les 29 et 30 décembre, à Bamako.
Les militaires ivoiriens jugés au Mali ont été déclarés coupables " d'attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, détention, port et transport d'armes et de munitions de guerre (...) ayant pour but de troubler l'ordre public par l'intimidation ou la terreur ", selon le procureur général, Ladji Sara, cité dans un communiqué. Quant aux trois femmes soldates ivoiriennes libérées début septembre par Bamako, elles écopent d'une peine de mort par contumace.
L'audience s'est déroulée à huis clos devant la Cour d'appel de Bamako. Elle a eu lieu une semaine après une visite d'une délégation officielle ivoirienne dans un esprit " fraternel ", à l'issue de laquelle un mémorandum a été signé.
Le contenu des discussions concernant les militaires ivoiriens n'a pas été rendu public. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a toutefois évoqué devant la presse un " incident malheureux ". De son côté, le ministre ivoirien de la Défense a parlé d'un " malentendu. "
Signalons que la sentence est intervenue à la veille de l'expiration de l'ultimatum fixé au 1er janvier par les dirigeants ouest-africains à la junte malienne pour libérer les quarante-six militaires.
C'est le 10 juillet 2022 que quarante-neuf soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, puis inculpés mi-août de " tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat " et formellement écroués. Trois femmes appartenant à ce groupe de militaires ont ensuite été libérées à la mi-septembre à la suite de médiations.
Les autorités maliennes accusent ces soldats ivoiriens d'avoir voyagé sous de fausses identités et avec des armes sans que les autorités n'aient été informées. De son côté, Abidjan assure qu'ils étaient en mission pour l'Organisation des Nations unies, dans le cadre des opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali. La Côte d'Ivoire avait exigé leur libération.