Selon l'OMS, l'Afrique affiche l'un des pires taux de mortalité routière au monde. L'alcool, le non-respect des panneaux de signalisation et l'excès de vitesse en sont les causes principales.
Les accidents de circulation sont fréquents sur le continent africain.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que le taux de mortalité y est de 26,6 décès pour 100 000 habitants, soit près de trois fois plus élevé qu'en Europe.
Dans un classement établi par la plateforme de services de santé World Life Expectancy à partir des données de l'OMS, la République dominicaine est le pays avec le taux le plus élevé de décès dus aux accidents de la route au monde. Elle est suivie par plusieurs pays africains. Il s'agit notamment du Zimbabwe, du Malawi, du Libéria, de l'Érythrée ou encore du Kenya.
Le Kenya occupe la douzième place avec 48 morts sur les routes pour 100 000 habitants. C'est pourquoi, le ministre kényan de l'Intérieur, Kithure Kindiki, aannoncé des mesures plus sévères contre les conducteurs qui ne respectent pas les normes de sécurité routière.
"Nous nous attendons à ce que toutes les réglementations qui régissent la circulation sur nos routes soient respectées à 100 %, par toutes les personnes, quels que soient leur rang ou statut social", a-t-il déclaré.
Des mesures similaires ont été également prises en Afrique du Sud. Les autorités appellent de plus en plus les conducteurs à être prudents sur les routes, surtout en ces périodes de fête de fin d'année.
Plusieurs facteurs
Les accidents sont dus essentiellement à la consommation excessive d'alcool et au fait que certains conducteurs ne disposent pas de permis de conduire.
Selon l'OMS, environ 22,2 personnes pour 100 000 habitants sont mortes dans des accidents sur les routes d'Afrique du Sud en 2019. Un taux très élevé, si on le compare à celui d'autres pays. En Allemagne, par exemple, environ quatre personnes pour 100 000 habitants sont mortes sur les routes en 2018.
Le Federal Road Safety Corps (FRSC) indique que les accidents de la route sont parmi les principales causes de décès en Afrique de l'Ouest, notamment au Nigeria. L'Office national des statistiques a fait état de 41 709 morts sur les routes entre 2013 et 2020.
Gbenga Akimbule, un analyste politique, prévient que dans de nombreux cas, il faut en fait parler de collisions ou "crash" et non d'accidents. Un accident est quelque chose que vous n'aviez pas prévu : "Mais quand vous avez un mauvais pneu et que vous savez que le pneu ne vous mènera peut-être pas là où vous voulez aller et que vous priez et croyez que Dieu vous y conduira, alors c'est quelque chose de différent," , a-t-il déclaré à la DW.
Comme dans de nombreux pays africains, il manque un bon réseau de transports publics ou les moyens de transport, tels que les bus et les taxis minibus. Ceux qui existent sont souvent en mauvais état ou n'ont pas de visite technique.
Au Kenya, les taxis-motos locaux - appelés Bodaboda - sont une forme populaire de transport public. Mais ils sont également responsables d'un nombre particulièrement important d'accidents, explique Evans Langat de la National Traffic and Safety Authority (NTSA). "Nous avons sensibilisé tous les conducteurs, et je pense que le message est passé", conclut Evans Langat.