Tunisie: Pour un janvier plus reluisant

2 Janvier 2023

Le mois de janvier en Tunisie est gravé dans la mémoire des Tunisiens comme celui des contestations, de la colère et des soulèvements.

C'est le 18 janvier 1952 que la lutte armée a été déclenchée, c'est le 26 janvier 1978 et le 3 janvier 1984 que des émeutes sanglantes avaient éclaté dans le pays, mais c'est aussi le 14 janvier 2011 que le régime de Ben Ali a chuté suite à une révolte populaire.

C'est pourquoi plusieurs acteurs politiques qui s'opposent à Saïed et au processus du 25 juillet 2021, tablent sur l'ardeur sociale de ce mois et jouent sur les peurs d'un avenir incertain pour le pays et essayent d'allier leurs forces pour faire naître les haines inexpiables et exploiter les colères des revendications légitimes à une seule et unique fin politique, celle de faire vaciller le régime en place en essayant de mettre le feu dans les quartiers pauvres, d'instrumentaliser les malheurs aux dépens de la peine des couches sociales encore marginalisées et appauvries.

Après avoir échoué à mobiliser la rue, ces acteurs de la division comptent rallier les forces syndicales qui pointent du doigt une loi de finances impopulaire pour profiter de l'escalade et des actions de protestation sociale sous toutes leurs formes, pour faire plier le processus du 25 juillet dans l'espoir ténu de restaurer leur prestige bafoué et brocardé par des affaires en justice qui mettent à nu leurs réseaux mafieux de blanchiment d'argent, d'implication dans des actes terroristes ou d'envoi des jeunes au jihad dans des foyers de tension.

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Cela dit, l'échec de l'équipe gouvernementale durant plus d'une année et qui n'est pas parvenue à alléger la détresse des Tunisiens, à réduire les injustices malgré la patience et les sacrifices et qui ont fait en sorte que tous les espoirs en un avenir meilleur ont volé en éclats, forme un terreau propice aux forces de la haine pour que le pays plonge de nouveau dans une tourmente qui risque d'emporter tout dans son sillage.

Dans son discours de vœux de fin d'année à l'adresse de l'ensemble de la population en Tunisie et à l'étranger, le Président de la République, conscient de la gravité de la situation qui prévaut, semble déterminé à conjurer ces peurs qui paralysent le pays sur une base d'inclusion, de travail en vue de rallumer tous les moteurs de la croissance et d'ouvrir de nouveau les lucarnes de l'espoir.

C'est pourquoi, en ce mois de janvier, le bon sens doit prévaloir avant les calculs politiques des uns et des autres pour mettre fin à l'immobilisme, rétablir la confiance et tracer de nouvelles perspectives pour notre pays. C'est une dernière chance qu'il faut saisir pour que les prochains jours tracent les grandes orientations de la deuxième partie du mandat du Président pour sauver le pays.

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