Au Burkina Faso, le collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), une organisation de la société civile, alerte les autorités sur une hausse inquiétante des violences, notamment certaines perpétrées par des civils " qui se revendiquent être des volontaires pour la défense de la patrie ". D'après son communiqué, le CISC explique avoir été régulièrement saisi ces derniers temps " pour plusieurs cas de violations flagrantes de droits humains ".
Exécutions, enlèvements, expropriations, pillages... La liste des abus mentionnés par le CISC est longue. Ces exactions impliquent pour partie les terroristes, mais aussi depuis plusieurs semaines, des civils considérés comme des volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Le comité évoque plusieurs évènements du mois de décembre. Le vendredi 30 par exemple, après l'attaque par des hommes armés du quartier général des VDP de Nouna dans la boucle du Mouhoun, à l'ouest du pays, les civils armés se sont livrés à de violentes représailles. Le comité établit un premier bilan de 21 victimes civiles, dont des enfants.
Entre le 15 et le 22 décembre, les communes de Lorépeni dans le sud-ouest, de Kongoussi dans le centre-nord ou encore de Gourcy dans le nord, ont connu des violences similaires.
Le CISC dénonce des " exactions ciblées sur fond de stigmatisation ". Il demande aux autorités d'y porter une " attention particulière ". " Les groupes terroristes surfent sur ce type de dérives pour assurer leur recrutement ", prévient le CISC, qui redoute que de tels abus ne compromettent les avancées sécuritaires récemment réalisées, comme la libération de Solenzo, dans la Boucle du Mouhoun.
Contacté par RFI, l'état-major n'a pas souhaité commenter.