Au Tchad, la polémique continue autour de la nomination de fonctionnaires de police. Alors que les autorités sont accusées de favoritisme, le président a finalement réagi dans le sens de l'apaisement.
Le vent de la contestation était devenu très fort, il fallait réagir rapidement, reconnaît un haut responsable tchadien. Mahamat Idriss Déby s'est donc démarqué de son ministre de la Sécurité publique, à l'origine des deux arrêtés qui fâchent, et a tenté de calmer la colère qui avait même gagné le CNT, il y a quelques jours.
Le chef de l'État a demandé à son gouvernement " de rectifier le tir, face au mécontentement légitime de ses compatriotes ", a-t-il déclaré dans un message lancé dimanche depuis Iriba, dans la province de Wadi-Fira, où il est en déplacement, a annoncé le site de la présidence tchadienne lundi 2 janvier.
En réponse " à la critique positive, légitime et fondée exprimée par un bon nombre de nos concitoyens ", le président de transition a indiqué avoir demandé au gouvernement de sortir un autre arrêté qui " corrige les manquements en faveur des provinces sous-représentées " sur cette fameuse liste.
C'est une première. Jusqu'ici, les autorités avaient toujours nié le fait que le pouvoir " a été confisqué par un petit groupe ", s'est réjoui un politicien.
C'est un bon geste, mais insuffisant, dit, de son côté, le président du parti d'opposition AND, Salibou Garba. Pour lui, " on ne peut pas intégrer dans la police des enfants d'à peine une dizaine d'années ou un membre de la famille qui n'a ni le niveau, ni la formation requise " ou encore " recruter à tout va ".
La solution, selon lui : " Il faut tout simplement annuler les ordres qui ont été pris et qui ne respectent pas les normes. Il faut recruter des agents, occuper les postes vacants, en respectant les règles. Les textes existent, il faut les appliquer de façon rigoureuse ".
Salibou Garba appelle donc Mahamat Idriss Déby à mettre fin à ce qu'il appelle " une gabegie " qui met à mal l'" unité et la cohésion nationale ".