Le Ministre de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, a bouclé vendredi soir une tournée dans les départements de Tambacounda et de Vélingara. À l'occasion, 3,5 milliards de FCfa ont été octroyés par le Chef de l'Etat pour l'aménagement de 500 hectares qui porteront à 2000 hectares les surfaces dédiées à la production de banane. Cela pour une production additionnelle annuelle de 20 000 tonnes sur une consommation nationale estimée à 70 000 tonnes par an.
TAMBACOUNDA - Dans le sillage de la récente tournée économique du Président Macky Sall dans la région orientale, le Ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural, Aly Ngouille Ndiaye, a visité les installations de la Sodefitex puis fait une halte au projet de Djibril Mar, Dg de Global Business, un grand producteur de maïs dont les installations à Bira (commune de Missirah) lui permettent de réaliser des performances appréciables. Ensuite, il a fait cap sur Sankagne et Nguene où le Ministre a constaté les extensions exécutées dans les périmètres bananiers suite à un financement étatique de 3,5 milliards de FCfa. Cette initiative a permis aux planteurs de banane de la vallée du fleuve Gambie d'obtenir 500 hectares supplémentaires. 20 000 tonnes de banane sont ainsi attendues pour s'ajouter aux 48 000 tonnes obtenues cette année dans l'arrondissement de Missirah, soit plus de 85 % de la production nationale. " Nous sommes venus sur les directives du Chef de l'Etat rencontrer les planteurs de banane et surtout le moteur de cette spéculation, Mamadou Omar Sall, pour le féliciter et l'encourager avec ses pairs pour leur détermination sans failles ", a déclaré le Ministre.
L'étape de Afia, dans les périmètres de M. Sall, le président de la Fédération nationale des producteurs, qui exploite 1200 ha en productions, a permis de constater la mise aux normes internationales de cette entreprise. Le Ministre Aly Ngouille Ndiaye a rappelé aux différents acteurs que le défi de l'autosuffisance en banane est à portée de main. Un challenge partagé car le président des producteurs a indiqué que l'objectif est à leur portée. Le Ministre a salué la bonne entente des producteurs, " unis comme un seul homme ", " un soulagement pour notre économie et des revenus pour les populations locales ".
L'exemple du Gie " Yellitare dema ay gaynako "
Le président des producteurs de banane, Mamadou Oumar Sall, appelé " l'empereur de la banane ", est en train de moderniser la filière avec des innovations sans précédent dans ses exploitations, a déclaré Yaya Sall, le directeur exécutif du " Gie Yellitaare Dema ay Gaynako " (l'émergence pour l'agriculture et l'élevage), une association née en 1995. Il s'exprimait lors de l'étape de Afia de la tournée du Ministre de l'Agriculture dans les périmètres bananiers au bord du fleuve Gambie. " Nous avons des méthodes d'arrosage, de cueillette, de transport et de distribution à la pointe du progrès ", a-t-il déclaré. Les périmètres du président de la filière renferment plus d'un millier de vaches laitières, une usine de transformation de lait en yaourt et des fermes piscicoles. Le Gie Yellitare dispose de plus de 1200 hectares sur les 2000 en place et regroupe 2300 producteurs. Il assure plus de 70 % de la production du pays qui est livrée dans les 14 régions et dans la sous-région (Mali, Mauritanie et Gambie).
L'opérateur Mohamed Mangane a toutefois relevé " des soucis fonciers car cette zone est coincée entre le parc national du Niokolo Koba et des forêts classées ". Il a aussi porté le plaidoyer pour " une subvention sur le gasoil qui représente plus de 65 % des dépenses consacrées à l'arrosage ". Le secrétaire général du Collectif régional des producteurs de banane, Adama Ndao, s'est félicité des actions de " Agros Beydaré Tiers ", une filiale de la Sodagris qui est en train de renouveler le matériel agricole vieux de vingt ans. À Nguène, La Banque de développement agricole (Lba) a octroyé des financements à deux Gie. L'une des principales contraintes de la filière reste, selon Adama Ndao, le système d'irrigation avec l'arrosage manuel qui prend beaucoup de temps, contrairement au système d'aspersion. Il a lui aussi plaidé pour une politique d'amendement des sols. Selon M. Ndao, ces manquements sont la cause de la diminution des rendements autour de 25 tonnes à l'hectare alors que les producteurs peuvent atteindre plus de 65 tonnes à l'hectare.