Sénégal: Fistules Obstétricales - Une vingtaine de patientes opérées à Ziguinchor

L’hôpital de la Paix de Ziguinchor abrite, depuis le 26 décembre, un camp de chirurgie. Il a déjà permis de prendre en charge, gratuitement, 20 femmes porteuses de fistules obstétricales.
3 Janvier 2023

L'hôpital de la Paix de Ziguinchor abrite, depuis le 26 décembre, un camp de chirurgie. Il a déjà permis de prendre en charge, gratuitement, 20 femmes porteuses de fistules obstétricales.

ZIGUINCHOR- Pouvant survenir au moment de l'accouchement ou suite à une intervention médicale rapide, la fistule obstétricale continue de hanter le sommeil des femmes. Au Sénégal, chaque année, dit-on, à peu près 400 à 500 femmes en sont victimes. Dans le sud du Sénégal, le taux de prévalence reste encore élevé. Pour freiner cette maladie et permettre aux patientes de souffler et de revendiquer fièrement leur vie d'antan et sans complexe, le Ministère de la Santé et de l'Action sociale, avec l'appui de nombreux partenaires, a organisé un camp de chirurgie réparatrice pour voler au secours des malades des trois régions de la Casamance naturelle : Kolda, Sédhiou et Ziguinchor.

Selon le Chef du service de la chirurgie à l'hôpital de la Paix de Ziguinchor, le Pr Boubacar Fall, cette pathologie constitue un drame chez une patiente qui ne peut pas avoir une vie sociale normale. C'est pourquoi il a magnifié l'organisation de ce camp de chirurgie en faveur des fistuleuses. Aussi, a-t-il révélé qu'une équipe de spécialistes est venue de Dakar pour contribuer à la prise en charge des personnes atteintes de fistule obstétricale. " Depuis lundi dernier, nous avons opéré une vingtaine de patientes qui ont des fistules obstétricales, urétéro-vaginales, vésico-vaginales et recto-vaginales. Elles ont gratuitement été prises en charge. C'est vraiment une action à saluer. C'est quelque chose qu'il faut pérenniser ", s'est félicité, hier, au cours d'une rencontre avec la presse, le Pr Boubacar Fall.

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Les conséquences de la fistule obstétricale sont incommensurables, a reconnu le chirurgien-urologue. De l'avis de l'enseignant à l'Unité de recherches et de formation (Ufr)/Santé à l'Université Assane Seck de Ziguinchor, tout le monde doit se mobiliser pour combattre cette pathologie afin d'aboutir à son éradication au Sénégal.

Au terme de cet exercice périlleux, le Pr Fall a salué l'engagement de tout le personnel de l'hôpital de la Paix de Ziguinchor qui, selon lui, est resté constant dans cette volonté d'aider toutes les femmes victimes de cette maladie.

De son côté, le Dr Issa Labou, chirurgien-urologue à l'hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, a soutenu que la prise en charge des fistules est un long processus. Tout comme ses pairs, il a appelé à la mobilisation en vue de corriger " cette injustice sociale ". De plus, a-t-il poursuivi, ces femmes ont le droit de retrouver leur dignité de femmes, d'épouses, mais également de mères.

Éliminer la fistule au Sénégal d'ici à 2030

Présent à Ziguinchor pour superviser ce camp de chirurgie réparatrice des femmes porteuses de fistules, le Directeur de la Santé de la mère et de l'enfant, au Ministère de la Santé et de l'Action sociale, le Dr Amadou Doucouré, a indiqué que le Sénégal a pris l'engagement d'éliminer la fistule d'ici à 2030. Pour y arriver, il a souligné la nécessité de miser sur la prévention, la prise en charge chirurgicale, le suivi-évaluation, mais aussi et surtout, la réintégration sociale. Il a rappelé qu'à compter du mois de janvier 2023, la prise en charge des cas de fistules sera faite en routine dans toutes les structures de santé.

Ériger l'hôpital la Paix en structure de niveau 3

Le Directeur du centre hospitalier régional de la Paix de Ziguinchor, Moussa Sène, a remercié les autorités sanitaires de ce pays qui ont concouru pour la tenue du camp de chirurgie pour " soulager les femmes " victimes de fistule obstétricale. Sur un autre registre, il a dit toute sa fierté pour avoir constaté que l'hôpital de la Paix continue sa progression vers le sommet. D'ailleurs, il a précisé que cette structure de niveau 2 a, à son sein, 10 professeurs agrégés, 5 maîtres assistants, un assistant et plus de 20 spécialistes. Sur le papier, a soutenu Moussa Sène, " nous sommes un hôpital de niveau 2, mais nous voulons qu'il soit érigé en un hôpital de niveau 3 ". " Auparavant, on envoyait des patients atteints de certaines pathologies à Dakar. Maintenant, tout se fait sur place. Aujourd'hui, on parle de fistules. Mais, on prend en charge d'autres pathologies dans beaucoup de spécialités ", a insisté M. Sène.

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