Zambie: "L'absence de guerre n'est pas la vraie paix. Le pays a besoin d'un véritable dialogue entre les partenaires sociaux et politiques"

Harare — Le Zimbabwe connaît une situation de " paix négative ", affirme la Commission épiscopale " Justice et Paix " du Zimbabwe, dans son commentaire du message du Pape François pour la Journée mondiale de la Paix : " Personne ne peut être sauvé seul. Repartir de Covid-19 pour tracer ensemble les chemins de la paix".

Se référant au sociologue Johan Galtung, "Justice et paix" affirme que "la situation au Zimbabwe peut être décrite comme une "paix négative", c'est-à-dire l'absence de violence, alors que ce qui est souhaité est une "paix positive" impliquant la restauration des relations, la création de systèmes sociaux et la résolution des conflits. "Notre nation a besoin de toute urgence d'un véritable dialogue entre les partis sociaux et politiques", déclare Justice et Paix.

Cinq ans après l'éviction du président Robert Mugabe (voir Fides 24/11/2017), qui a dirigé le pays pendant 37 ans, la situation au Zimbabwe s'est aggravée, exacerbant la frustration de la population qui espérait une nouvelle ère de démocratie et de prospérité économique. Selon l'agence nationale des statistiques du pays, l'inflation a atteint 268 %, soit plusieurs fois plus que lorsque Mugabe était au pouvoir.

Le pourcentage de citoyens ayant glissé dans l'extrême pauvreté a presque doublé, passant de 30 % en 2017 à 50 % pendant la pandémie de coronavirus, selon la Banque mondiale. Non seulement le fossé entre les riches et les pauvres s'est creusé, mais ce sont surtout les jeunes qui sont touchés, au point que l'on parle d'une "génération perdue" prise entre le chômage, la criminalité, l'accès aux drogues (avec un abaissement de l'âge auquel les gens entrent en contact avec les drogues) et la migration vers d'autres pays. On constate également une augmentation des maladies mentales dues à de graves difficultés économiques et sociales.

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Les fréquentes coupures de courant, la corruption endémique et les prix élevés des produits de base, des médicaments et des soins médicaux ne font qu'aggraver la situation.

Malgré le démarrage laborieux du processus démocratique, les sanctions "individuelles" imposées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'UE en réponse aux violations des droits de l'homme, les politiques et les actions qui entravent la démocratie, l'État de droit et le respect des droits de l'homme et de la propriété restent en place.

Bien qu'adoptées à l'encontre de membres individuels du gouvernement et d'institutions, les sanctions ont un impact négatif sur l'économie nationale car la plupart des entreprises aux États-Unis, au Canada et en Europe préfèrent éviter de faire des affaires avec des sociétés zimbabwéennes en raison de la lourdeur du processus de vérification des liens entre les entités et les personnes ou sociétés sanctionnées. En conséquence, de nombreuses entreprises zimbabwéennes ont fait faillite ou fonctionnent à un niveau sous-optimal, sans pouvoir s'approvisionner en biens et services auprès de l'Union européenne, du Canada, de l'Australie, des États-Unis et du Royaume-Uni.

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