Afrique de l'Ouest: Massacre au Burkina - Des supplétifs de l'armée accusés

Selon les premières informations officielles, les victimes sont toutes masculines et auraient été tuées par balles. Le gouvernement a ouvert une enquête.

Selon le Collectif contre l'impunité et la stigmatisation des communautés, c'est à la suite d'une attaque terroriste qui a visé le quartier général des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à Nouna que ces derniers auraient décidé de mener, en représailles, des actions meurtrières visant la communauté peule.

Le bilan actuel fait état de 28 morts dont des enfants, selon Daouda Diallo, secrétaire général du Collectif. Alors s'il affirme que les VDP impliqués dans la tuerie appartiennent à l'ethnie dozo et s'il affirme aussi qu'ils ont agi sur un fond de délit de faciès, le problème, pour lui, est ailleurs :

"Aujourd'hui ce n'est pas la question ethnique qui est importante. Mais c'est le fait que l'Etat arme des civils pour soutenir l'effort national contre l'insécurité et contre le terrorisme et que ces civils armés détournent cette mission pour poser des actes terroristes au même titre que les groupes armés non étatiques, djihadistes, qui endeuillent nos populations tous les jours."

Réaction officielle

Le gouvernement a, de son côté, publié un communiqué le 2 janvier. Il n'est cependant fait aucune mention des VDP. Le texte indique seulement qu'une enquête a été ouverte pour "élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités". Les autorités appellent également la population au calme en attendant que "toute la lumière" soit faite "sur ces violences inacceptables".

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Il faut rappeler qu'à l'automne dernier, le gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré a lancé une importante campagne de recrutement de nouveaux supplétifs pour aider l'armée dans sa lutte contre le terrorisme. Des recrues qui reçoivent une formation civique et militaire de 14 jours avant d'être envoyées sur le terrain.

Les terroristes tirent profit de la situation

Mais, selon le secrétaire général du CISC, des cas d'exécutions extrajudiciaires sont de plus en plus souvent signalés par les populations, dans plusieurs régions du Burkina. Au micro de la DW, Daouda Diallo appelle donc les autorités transitoires a tenir un langage de vérité : "Il y a lieu que les autorités nationales communiquent pour dire il n'y a pas d'ethnies dans le terrorisme, il n'y a pas de religion dans le terrorisme. On a des ennemis qui attaquent le pays et il faut s'attaquer aux ennemis. Et deuxièmement, il faut faire ressortir clairement qu'il y a des militaires peuls qui meurent au front dans la lutte contre le terrorisme".

En attendant, les groupes terroristes tirent profit de ce genre de drames qui mettent à mal la cohésion sociale et facilitent les recrutements dans leurs rangs.

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