Le journaliste d'investigation, patron du site " Dakar Matin " et très critique envers le pouvoir, a été renvoyé en détention le 20 décembre dernier. Pape Alé Niang, hospitalisé, est " extrêmement éprouvé " par sa grève de la faim, selon ses soutiens, qui annoncent de nouvelles mobilisations pour demander sa libération.
" Le combat continue ", pour la coordination des associations de presse du Sénégal (CAP), qui a appelé la profession à un nouveau rassemblement ce mercredi. Mais après 15 jours de grève de la faim, Pape Alé Niang, accusé de " diffusion de documents militaires de nature à nuire à la défense nationale ", est dans une situation critique. " Depuis vendredi, il ne reçoit plus de soin. Ses organes vitaux pourraient être atteints. Il ne bouge quasiment plus et est très affaibli. Nous sommes tous inquiets de ce qui pourrait arriver ", explique Ibrahima Lissa Faye, l'un des responsables de la CAP.
Pour motiver le refus d'une nouvelle libération provisoire, le procureur a invoqué des " risques de réitération " ou encore de " troubles à l'ordre public ", indique l'un des avocats du journaliste.
De son côté, Reporters sans frontières a de nouveau demandé mardi " la libération immédiate " de Pape Alé Niang. Le mouvement Frapp France Dégage a, lui, annoncé un rassemblement samedi devant l'hôpital principal de Dakar.
Pour Ibrahima Lissa Faye, c'est la liberté de la presse qui est en jeu : " Deux mois pour un journaliste en prison, c'est trop. Dans l'histoire du Sénégal, c'est du jamais vu ". Il y a une épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête des journalistes qui, parfois, s'appliquent une autocensure. La liberté de la presse est menacée au Sénégal et les journalistes ont peur ".
" La liberté de la presse est garantie au Sénégal ", assurait de son côté le ministre de la Communication en novembre dernier, ajoutant qu'" il ne faut pas confondre liberté de la presse et anarchie ".