Huambo (Angola) — Les historiens ont défendu, mardi, à Huambo, une plus grande promotion et diffusion de l'histoire de Baixa de Cassanje, pour honorer la mémoire des paysans tués par l'armée coloniale portugaise, le 4 janvier 1961.

Ce mercredi 4 janvier, le pays célèbre la Journée des Martyrs de Baixa de Cassanje, une date de célébration nationale, qui rappelle la mort, avec des bombardements aériens par l'armée coloniale portugaise, de milliers de paysans dans les champs de coton de la dissoute compagnie Cotonang.

S'adressant à l'ANGOP, l'historien Américo Tomás a déclaré qu'il s'agissait d'un fait remarquable pour l'histoire de l'Angola, pour avoir provoqué une grande révolte parmi les Angolais, qui a ouvert les portes au début de la lutte armée et de la libération nationale, le 4 février de la même année.

De cette façon, il a dit espérer une plus grande promotion et diffusion des événements du 4 janvier 1961, principalement avec la tenue de conférences et de débats parmi les jeunes, pour éveiller l'intérêt pour les faits historiques qui ont marqué certains moments dans le pays.

Il a souligné que, bien que Baixa de Cassanje soit étudiée dans les écoles, elle est encore inconnue de la majeure partie de la société, ce qui contribue négativement à l'histoire de l'Angola.

L'historien Filipe Olímpio a rappelé que le 4 janvier 1961, le colonialiste portugais a ordonné le bombardement, avec du matériel de guerre puissant, des paysans de Baixa de Cassanje, pour simplement exiger l'abolition du travail forcé et une juste rémunération pour l'achat de coton.

Selon l'historien, le peuple se sentait exploité par le colonialiste, du fait qu'il donnait la priorité à la culture de haut rendement à l'étranger, c'est-à-dire le coton, au détriment de la production de manioc, qui était l'alimentation quotidienne de la population.

Filipe Olímpio a dit que le fait a créé une grande révolte et que le gouvernement portugais a décidé, à l'époque, de tuer des centaines de personnes, ce qui a transformé l'événement en l'un des plus grands massacres de l'histoire de l'Angola.

Il a estimé que ces faits devraient être davantage médiatisés, soit par les universitaires, soit par les autorités gouvernementales, pour honorer la mémoire de tous les martyrs.

Pour sa part, l'historien José Gime a indiqué que l'événement évoque ce qui peut être considéré comme le début du nationalisme angolais, car, en plus d'ébranler la société de l'époque, il a fait les pas ultérieurs vers l'indépendance nationale, proclamée le 11 novembre 1975.

Il a poursuivi que, 62 ans après les événements de Baixa de Cassanje, les Angolais de la génération actuelle doivent réfléchir aux centaines de vies perdues, afin de parvenir à l'indépendance, à la paix, à l'harmonie et à la stabilité sociale.

Le 4 janvier 1961, les colons portugais ont réprimé environ 20 000 paysans angolais, dans ce qui est entré dans l'histoire sous le nom de massacre de Baixa de Cassanje, un territoire situé entre les provinces de Malanje et de Lunda Norte.

Les événements ont sensibilisé à la liberté les patriotes angolais qui, le 4 février de la même année, ont décidé de lancer une lutte armée contre le régime fasciste portugais, aboutissant à la proclamation de l'indépendance du pays, le 11 novembre 1975. L'événement est signalé dans le pays comme une date de célébration nationale, considérée comme la Journée des martyrs de la répression coloniale.