Mis en place par la commune urbaine d'Antananarivo pour assainir les rues de la capitale et éviter notamment les embouteillages, les marchés dans des bâtiments à étages n'ont jamais vraiment attiré les vendeurs de rue. Le président Andry Rajoelina avait accordé exceptionnellement une autorisation de vendre sur la voie publique pendant les fêtes de fin d'année.
Casquettes, sandales, sacs de voyages, ballons de foot ou encore téléphones d'occasion... Les marchandises des vendeurs de rue continuent d'envahir les trottoirs de la Petite Vitesse, dans le centre d'Antananarivo, contraignants les piétons à marcher sur la route et les voitures à ralentir. " On ne vend rien dans le marché à étage, explique Ndriana est l'un des représentants des marchands. Et en plus, nous sommes les uns sur les autres. Ici, on arrive à gagner pour avoir de quoi manger tous les jours. Nos clients ont l'habitude d'acheter dans la rue. Ce qu'on demande, c'est d'avoir un commerce formel ici jusqu'à ce que la commune trouve une solution satisfaisante pour tout le monde. "
Vendeur depuis vingt ans à la Petite Vitesse, Ndriana a vu le nombre de marchands informels exploser au fil des ans et des crises politiques et économiques. " La solution pérenne pour résoudre ce problème, c'est de créer des emplois. Dans un pays pauvre, quand les gens ne trouvent pas de travail, être marchand de rue, c'est le dernier recours pour survivre. "
Madame Jeanne se dit prête à partir dans un marché formel à condition qu'il mette en valeur son commerce de vêtements de sport. " Personne ne choisit de vendre dans la rue comme ça. Mais dans le bâtiment qu'on nous propose, ce sont des gens qui n'ont rien à faire qui y passent leur journée à jouer aux cartes ou aux dominos. Ce ne sont pas des clients!Il nous faut un marché avec une bonne visibilité pour que les clients puissent savoir où nous trouver. "
Environ 18 000 marchands de rue et ambulants sont recensés dans les six arrondissements de la capitale.