Les prix à la pompe sont en cours de mise à jour depuis ce matin en Centrafrique, après la décision du gouvernement d'augmenter fortement les prix des carburants de 50 à près de 80% selon les produits.
Dans le détail, l'essence super passe de 865 à 1 300 francs CFA le litre (de 1,31 à 1.98 euro), le gasoil de 855 à 1 450 francs CFA (de 1,30 à 2,21 euros), et le pétrole de 645 à 1 150 francs CFA (0,98 à 1,75 euro). Ces hausses sont annoncées trois jours après les vœux du chef de l'État.
Le décret a été co-signé ce mardi 3 janvier par les ministres des Finances, de l'Énergie et du Commerce. La décision est contrainte alors que le pays connait de fortes pénuries depuis près d'un an. S'il a longtemps refusé d'augmenter les prix, le président Faustin-Archange Touadéra a reconnu une " situation catastrophique ", " pas soutenable " et une " réflexion à mener ". Les recettes de la fiscalité pétrolière ayant fondu dans l'année, de 1,8 milliard à 80 millions de francs CFA par mois, selon lui.
Une hausse demandée par les distributeurs
Une augmentation était demandée par les distributeurs depuis des mois, en raison de la hausse des cours mondiaux, et des importants coûts d'importation des hydrocarbures dans ce pays enclavé en manque d'infrastructures. Ils avaient d'ailleurs réduit au minimum leur activité, accusant le gouvernement de ne pas payer la partie subventionnée, c'est-à-dire la différence entre le prix à la pompe et le prix réel du carburant.
En conséquence, depuis mars 2022, les files d'attente n'ont cessé de s'étendre devant les stations service, tandis que le marché noir et la vente de produits coupés en bord de route ont explosé. Les nouveaux prix avoisinent d'ailleurs désormais ceux proposés par les vendeurs à la sauvette.